Les propos du rédacteur en chef d’Al-Watwan, dans le numéro du 27 janvier du quotidien d’Etat, n’ont pas plu à Ahmed Abdallah Sambi. Ce dernier aurait en effet ordonné la censure du journaliste qui a été particulièrement critique envers le Président sortant.
Dans l’article intitulé "Ikililou peut-il trop longtemps attendre devant le perron de Beit-Salam ?", le journaliste Ahmed Ali Amir a notamment attiré l’attention sur la longue période où le Président Ahmed Abdallah Sambi, dont le mandat s’est épuisé le 20 mai 2010, a joué l’intérim et qui ne s’achèvera que le 26 mai, jour de l’investiture officiel de son successeur, Ikililou.
Ces quelques lignes ont donc valu à celui qui tient depuis 2009 les fonctions de rédacteur en chef et directeur de publication l’interdiction d’écrire pour le quotidien Al-Watwan. Ahmed Ali Amir est pourtant une figure incontournable de la presse comorienne. Correspondant de l’agence Reuters aux Comores, il figure parmi ceux qui ont fondé l’Organisation comorienne de la presse écrite. Ce n’est pas la première fois qu’il s’attire la foudre du Président de l’Union. Sous l’ère Azali, il s’est déjà fait licencié pour un article. "On peut m’empêcher d’écrire dans le journal Al-Watwan, mais on ne peut m’empêcher de continuer à servir la vérité et à poser des questions aux tenants du pouvoir", a-t-il réagi à l’annonce de la censure.