Après avoir quitté La Réunion lundi 15 avril, le ministre des Outre-mer a posé les pieds pour la première fois à Tromelin et à la Grande Glorieuse. Il a souhaité rendre hommage aux 80 esclaves oubliés en 1761.
Victorin Lurel s’est rendu pour la première fois à Tromelin et à la Grande Glorieuse, deux des 5 îles faisant parti des îles Eparses, un district des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF).
Après 20 heures de bateau sur le Marion Dufresne, le ministre est resté deux heures mardi 16 avri à Tromelin avant de prendre le Transall pour rejoindre la Grande Glorieuse où il est également resté deux heures sur place. Le ministre des Outre-mer a ensuite rejoint la Réunion à 19 heures avant de prendre l’avion direction Paris.
Les esclaves oubliés de Tromelin
Le premier objectif qui tenait à coeur au ministre des Outre-mer : poser une stèle en hommage aux 80 esclaves oubliés en 1761. Cette année-là, un navire de la Compagnie des Indes transportait des esclaves vers l’île Maurice mais il a échoué à Tromelin. Une partie de l’équipage et des esclaves à bord décède. Les survivants ont tenté de subsister sur cette île d’un km2.
Une partie de l’équipage a réussi à repartir avec une embarcation fabriquée avec les restes du navire. Les autres resteront 15 ans sur l’île en se nourrissant de tortues et d’oiseaux et en creusant un puits d’eau potable.
Quinze ans après ce naufrage : il ne restait que sept femmes et un bébé âgé de huit mois sur l’île Tromelin. Ils ont pu être secourus le 29 novembre 1776 par le chevalier de Tromelin qui a ensuite donné son nom à l’île. Victorin Lurel tenait à rendre hommage à cette histoire.
L’île Maurice revendique comme la France sa souveraineté sur l’île Tromelin. Depuis un accord signé le 7 juin 2010, il y a une cogestion de Tromelin par la France et Maurice. Un accord qui a été à nouveau ratifié par le parlement mauricien cette année et par le Sénat français. Il devait de nouveau l’être la semaine dernière à l’Assemblée nationale mais le député UDI Phillip Foliot a crié au scandale en demandant à ce qu’il y ait débat sur cet accord. Pour lui, la France abandonne sa souveraineté en signant un protocole de cogestion avec Maurice.
Selon Victorin Lurel, l’accord est une bonne chose pour maintenir les bonnes relations avec Maurice, mais le ministre des Outre-mer se dit également favorable à un débat à ce sujet au coeur de l’Assemblée nationale.
