Ces derniers temps, les pirates somaliens changent de zone et établissent leur repaire dans la partie Sud de l’Océan Indien.
« Afin d’échapper aux patrouilles qui surveillent les côtes somaliennes, les pirates ont déplacé leurs activités vers les îles de l’Océan Indien. », indique le vice amiral Sushil de la marine indienne, responsable de la surveillance des eaux indo-océaniques.
Cette migration des pirates vers le sud ne s’était pas passée dans le silence. Pas plus tard que la semaine dernière, un thonier espagnol, Campolibre Alai, a été victime de tentative d’assaut alors qu’il pêchait au large de Madagascar, non loin des eaux territoriales françaises de Mayotte.
Depuis cette attaque, les armateurs opérant dans la zone Océan Indien, notamment ceux qui desservent les lignes Afrique-Réunion, Madagascar, Maurice, Seychelles, Mayotte ou Comores sont sur le qui-vive. Leur inquiétude est à la fois d’ordre sécuritaire et économique.
En fait, la plupart des cargos transportant des marchandises à destination des îles de l’Océan Indien sont actuellement obligés de faire un détour afin de contourner les zones où les pirates font généralement des ravages. Et cette mesure de précaution coûte cher.
En temps normal, l’acheminement de fret en provenance de Kenya vers l’île Maurice dure, par exemple, environ une semaine, mais depuis l’arrivée des pirates somaliens, le trajet prend au moins dix jours.
"Le coût du transport par voie maritime a dû subir une forte hausse en raison des frais supplémentaires occasionnés par les mesures de sécurité" se plaint un exportateur Mauricien, Mohammed Mursal de la compagnie GLT. Par conséquent, et les opérateurs et les exportateurs se disent aujourd’hui plus que jamais inquiets quant à l’avenir de leurs activités. C’est le noyau dur de l’économie de la région qui se retrouve ainsi menacée.
Néanmoins, les autorités des îles de l’Océan indien ne sont pas restées les bras-croisés face à ce regain de la piraterie maritime. La semaine dernière, lors de la visite de la chef de la diplomatie de l’Union Européenne, Catherine Ashton, aux Seychelles, il a été question du renforcement de la lutte. Les surveillances des lignes maritimes empruntées par les cargos de marchandises vont ainsi être intensifiées. Des dispositifs militaires dont des navires et autres drones vont être incessamment déployés sur les zones à risque.