Les relations entre le président de la République sir Anerood Jugnauth et le Premier ministre Navin Ramgoolam restent tendues, après le clash qui a opposé les deux hommes dimanche dernier. Leur rencontre hebdomadaire prévue habituellement tous les jeudis n’aura pas lieu, relaie la presse mauricienne.
Les relations se détériorent entre le président de la République de Maurice, sir Anerood Jugnauth (SAJ), et le Premier ministre Navin Ramgoolam. Le chef du gouvernement mauricien devrait annuler sa rencontre avec le chef de l’Etat ce jeudi 22 mars à la State House, d’après la presse mauricienne.
« Il y a peu de chance que le Premier ministre s’y rende puisqu’il n’y a plus de doute sur les motivations réelles de SAJ. Celui-ci a perdu sa légitimité de Président par ses actions récentes en critiquant le gouvernement. Il n’y a donc pas de raison que le Premier ministre rencontre le Président », écrit Le Défi Quotidien, qui s’appuie sur une source au sein du bâtiment du Trésor.
Il faut savoir que cette réunion hebdomadaire qui se déroule habituellement tous les jeudis vise à informer le président de la République des affaires en cours dans le pays et à lui permettre de donner ses points de vue sur la politique menée par le gouvernement.
Pour rappel, les mésententes entre sir Anerood Jugnauth et Navin Ramgoolam ont éclaté au grand jour dimanche dernier lors d’une cérémonie marquant les 40 ans d’Indépendance de Maurice à la Hindu House (Port-Louis). Dans son discours, le président a traité son premier ministre de « chauffard » qui mène le pays « au bord du précipice ». Ce à quoi l’intéressé a répondu que le chef de l’Etat est « dépassé par l’âge », et « ne sait plus ce qu’il dit ».
Le Défi Quotidien souligne que « ce n’est pas la première fois que Navin Ramgoolam boude ces réunions » avec SAJ. En 2005 par exemple, le premier ministre avait refusé de rencontrer le président pendant plusieurs mois.
Dans la foulée, « au niveau de l’opposition, on estime que la démission de SAJ ne serait qu’une question de temps », rapporte pour sa part Le Matinal, qui mène sur son site Internet un sondage sur la question : « Pensez-vous que le président de la République quittera ses fonctions avant la rentrée parlementaire ? ».