Lors d’un meeting politique le 1er mai dernier, le premier ministre mauricien s’est violemment attaqué à plusieurs médias indépendants de l’île, les accusant d’être à la botte de son principal opposant politique. L’express et l’hebdomadaire Week-end ont été la cible des propos de Navin Ramgoolam, qui a cité le nom de plusieurs journalistes. Hier, Reporters Sans Frontières a condamné le comportement du chef du gouvernement envers les médias.
Navin Ramgoolam a tenu le 1er mai dernier des propos véhéments à l’encontre de plusieurs titres de la presse mauricienne. Lors d’un meeting politique organisé par l’Alliance de l’Avenir (le parti au pouvoir), le chef du gouvernement s’en est pris aux médias présents, en affirmant que l’Express et l’hebdomadaire Week-end, étaient au service de Paul Bérenger, chef du Mouvement Militant Mauricien et son principal opposant.
Pour Reporters Sans Frontières, Navin Ramgoolam a cette fois "dépassé une ligne jaune" en attaquant personnellement le rédacteur en chef du quotidien l’Express, Raj Meetarbhan, indigne selon lui de "brosser ses chaussures".
Ces propos inquiètent les acteurs du milieu médiatique, qui redoute que la liberté de la presse soit de plus en plus bafouée. Raj Meetarbhan a déclaré à RSF que "Le premier ministre insulte la presse. Il jette en pâture des noms de journalistes devant la foule, ce qui revient presque à un appel au lynchage".
RSF s’est élevé hier contre le comportement du chef du gouvernement mauricien, "qui ne font que créer un climat détestable entre autorités d’un côté et médias de l’autre". En octobre 2010, l’île Maurice se classait au 65 ème rang mondial du classement de la liberté de la presse publié par Reporters sans Frontière, chutant de 14 places par rapport à l’année précédente.
Source : Reporters Sans Frontières