Le Secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie Alain Joyandet cède son siège de président à Arvin Boolell, ministre mauricien des affaires étrangères. L’île Maurice prend donc la présidence de la COI pour une durée d’un an.
Ce changement intervient à l’issue de la 26è session du Conseil des ministres de la COI qui s’est tenue ce mardi 8 juin à Saint-Denis de La Réunion. Cette rencontre a été l’occasion pour les cinq pays membres (Madagascar, Maurice, Les Comores, Les Seychelles et La Réunion) d’aborder des sujets d’actualité touchant la zone Océan Indien. En l’occurrence, la crise malgache, la lutte contre la piraterie maritime, le raffermissement de la coopération économique et des échanges commerciaux inter-îles et la mise en œuvre de la stratégie régionale pêche et aquaculture ou encore le renforcement de la surveillance des épidémies telles la dengue, le chikungunya ainsi que le Sida...
A en juger les résolutions prises à l’issue de cette réunion, force est de constater que la nouvelle présidence conduite par le Dr Arvin Boolell aura fort affaire pour atteindre les nouveaux défis que s’est fixé la COI.
D’abord, sur le plan politique, la COI entend plus que jamais travailler son influence et affirmer son rôle d’actrice-clé, voire de médiatrice incontournable dans la recherche des solutions à des conflits dans les Etats-membres.
Concernant le cas de Madagascar, la COI a adopté "à l’unanimité consensuelle" une résolution pour “une solution rapide qui doit déboucher sur des élections libres et démocratiques " avant la fin de cette année. Dans cette optique, le secrétaire général de la COI, Callixte d’Offay, est mandaté pour rallier le club des négociateurs internationaux de la crise malgache. " La COI doit renforcer ses moyens et s’engager dans des actions diplomatiques ", a déclaré Alain Joyandet.
En ce qui concerne la piraterie maritime dans les eaux de l’Océan Indien, les questions touchant la coopération juridique ont été largement abordées. Les Etats membres ont ainsi affirmé leur intention de jouer un rôle accru dans la lutte, notamment en recherchant des solutions au problème touchant les poursuites judiciaires des pirates somaliens. A ce jour, seuls les Seychelles se sont déjà engagés dans cette voie. L’archipel prévoit aussi de créer deux sites pénitentiaires sur son sol, et ce, en étroite collaboration avec la Somalie.
Pour sa part, Madagascar a fait part de son intention de construire un centre anti-pirates à Diego Suarez.
Quant au volet économique, plusieurs mesures ont été adoptées en faveur du développement des échanges commerciaux et économiques. Il a aussi été question de créer un consortium recherche et innovation sur les énergies renouvelables.
Enfin, la coopération sur la santé figurait également à l’ordre du jour du 26e Conseil de ce mardi. Il a été annoncé qu’un fonds supplémentaire de 11 millions d’euros sera alloué au réseau régional de surveillance des épidémies pour renforcer la lutte contre le sida, la surveillance des maladies tropicales comme la dengue et le chikungunya …