Alors que le gouvernement prépare un projet de loi pour légaliser l’avortement à l’île Maurice, les militants contre la dépénalisation de cette pratique s’activent à montrer leur détermination en publiant la lettre d’opposition qu’ils ont envoyée aux autorités.
Lors d’un point de presse, les représentants du front commun pour la lutte contre la légalisation de l’avortement, un groupe né le 14 septembre après l’annonce d’un projet de loi pour légaliser l’avortement à Maurice, ont publié la lettre qu’ils ont envoyée à la Présidence et à la primature du pays. Le front commun qui réunit divers acteurs sociaux, religieux, et sanitaires, a fait état d’une pétition qui a réuni des milliers de signatures en faveur de la pénalisation de l’avortement.
"Que l’étoile de la République de Maurice continue à briller pour le respect de la vie". Telle est la devise véhiculée par le Front et qui a été inscrite dans la lettre adressée aux dirigeants mauriciens. Les membres du Front sollicitent le Président Sir Anerood Jugnauth de tenir compte de cette lettre.
"C’est sans aucune hésitation que j’apporte mon coup de main au Front commun, non pas en tant que croyant, mais surtout en tant qu’être humain et quelqu’un de responsable. L’avortement est un assassinat, car l’être est déjà formé", a avancé l’ancien Vice –président de la République, membre de ce front de lutte lors de ce point de presse. "Il ne s’agit pas que d’un petit groupe de personnes, mais nous représentons toutes les religions de l’île et nous condamnons fermement l’avortement… ", a-t-il ajouté.
Les militants ont aussi lancé un appel à l’égard des parlementaires : "Nous avons élu ces députés et ils voteront à notre place. Je leur fais un appel pour qu’ils réfléchissent et ne votent pas pour la mort mais pour la vie. J’en appelle à leur conscience", a souligné Yvan Martial, l’éditorialiste qui fait également partie du front. Il a aussi rappelé que cette décriminalisation de l’avortement ne figure pas dans la convention proposée par l’Organisation des Nations unies (contre la discrimination des femmes), document ratifié par le gouvernement mauricien et qui était en partie à l’origine de ce projet de loi.
En outre, une cellule d’écoute aux femmes qui subissent des pressions pour avorter a aussi été créée. Elle recevra les victimes de toute confession religieuse. Notons que le mouvement est soutenu par 1.600 organisations.
Le projet de loi en est à sa finalisation actuellement. Il sera présenté aux parlementaires au début du mois d’octobre. Il faut savoir que cette nouvelle législation prévoit la décriminalisation de l’avortement correspondant à une grossesse de moins de 24 semaines résultant d’un viol, de relation sexuelle avec mineur ou une personne spécifiée ou d’une grossesse mettant en cause la santé de la mère ou de l’enfant. Mais l’avortement sera pratiqué par un médecin légal ou une Institution approuvée par l’Etat.