3 453 cas de délits criminels sur mineurs ont été dénombrés à Maurice entre 2008 et 2013 et seulement 581 dossiers de poursuites ont été engagés, dont 409 ayant fait l’objet d’une condamnation.
A Maurice, les délits sur mineurs, englobant à la fois les cas d’infanticide, de meurtre de nouveaux nés, d’avortement, de viol, d’atteinte à la pudeur, de relations sexuelles illégales et de trafic d’enfants, n’a cessé d’augmenter ces 5 dernières années : 601 cas du 1er avril au 31 décembre 2008, pareil pour 2009, puis 653 délits un an plus tard, pour atteindre 685 en 2011 et descendre à 676 en 2012. Et depuis le début d’année, jusqu’au 10 avril, les autorités mauriciennes ont déjà recensés 237 délits de natures diverses mais visant toujours des mineurs, selon Le Mauricien.
Concernant les poursuites pénales, les Mauriciens sont encore nombreux à se murer dans le silence, notamment lorsque l’acte a été commis par un membre proche de la famille ou une connaissance.
Devant de telle situation, il est malheureusement très difficile pour la police d’intervenir, se désole le premier ministre Navin Ramgoolam. Pour preuve, sur les 3 453 délits enregistrés ces 5 dernières années, « seules 581 personnes ont été poursuivies et 409 condamnées ».
Alors que certains élus mauriciens préconisaient un renforcement des peines pour les auteurs de ces actes, Navin Ramgoolam estime pour sa part que cela ne réussira pas à dissuader les fauteurs. Il faudra plutôt renforcer « les actions de sensibilisation et l’éducation de la population et des enfants notamment ». Le gouvernement a d’ailleurs opté pour cette démarche depuis janvier 2011, rappelle-t-il, avec jusqu’ici 32 750 personnes sensibilisées.
Pour ce qui est des cas de pédophilie, les autorités de l’île ne disposent pas encore de chiffres exacts, mais le premier ministre promet de les rendre publics dès que possible.
En ce qui concerne les peines prévues par la législation mauricienne en cas d’abus sexuels sur mineurs, le premier ministre de rappeler que de tels délits sont à la fois punis par la loi sur la protection de l’enfant mais également par le droit criminel.
Le premier dispositif, lui, prévoit des amendes allant de Rs 25 000 à Rs 100 000 et des peines d’emprisonnement allant de 5 à 30 ans, tandis que le second réserve une servitude pénale de 10 à 20 ans, « selon les circonstances dans lesquelles les crimes ont été commis ».
Pour clore son intervention, Navin Ramgoolam a annoncé que le ministère de l’Égalité des Genres, du Développement de l’Enfant et du Bien-être familial travaille actuellement sur un texte pour une meilleure prévention des délits à l’encontre des enfants et une protection plus renforcée des victimes.