Face à la recrudescence de la violence et à la hausse du taux de criminalité, le Premier Ministre de l’île Maurice a évoqué le retour de la peine capitale dans les plus bref délais. L’annonce de Navin Ramgoolam fait d’ores et déjà polémique.
Le 24 février dernier, l’annonce du Premier ministre de l’île Soeur est apparue pour le moins surprenante. En effet, Navin Ramgoolam a déclaré qu’il souhaitait réintroduire la peine capitale "dans les plus brefs délais". Il a également déclaré renforcer l’efficacité de la police mauricienne parallèlement à cette mesure. « C’est pour mieux assurer la protection de la société », a souligné Navin Ramgoolam. Ce Haut fonctionnaire a affirmé publiquement qu’il ferait tout pour rétablir rapidement la peine de mort dans son pays.
Abolie depuis le mois d’octobre 1987 pour être remplacée par une condamnation de 20 ans de travaux forcés, la peine de mort pourrait bien être de retour à Maurice en raison de la recrudescence de la violence, de la hausse du taux de criminalité, des trafics de drogue, meurtres, vols... Cette sanction ultime est qualifiée de "recul historique, de catastrophe et d’acte inhumain" par pour les membres de la branche mauricienne d’Amnesty Internationale. Ces derniers estiment que la prise de position du Premier Ministre est "incompréhensible et incohérente".
Il faut savoir que l’île Maurice fait partie des 107 pays signataires d’une résolution de l’ONU contre la peine de mort. Pour plus de précision : Maurice a voté en faveur de la Résolution des Nations unies pour un moratoire mondial sur les exécutions, le 18 décembre 2008.
Aujourd’hui, certains estiment que l’annonce de Navin Ramgoolam est une "manoeuvre politique en prévision des élections législatives". Le sujet fait débat sur l’île Soeur mais l’opinion publique accueillir cette mesure plutôt favorablement selon un récent sondage publié dans le journal l’Express. En effet, cette enquête révèle que "62% des Mauriciens sont pour la réintroduction de la peine capitale".
A noter : la peine capitale serait applicable notamment pour les crimes liés au trafic de drogue. Le Premier ministre a expliqué que la mesure s’accompagnera de nouvelles dispositions devant permettre à la police d’être plus efficace. Sont notamment envisagées des promotions aux éléments qui donneraient de bons résultats.
Pour rappel, l’île Maurice a ratifié :
• le Pacte International sur les droits civils et politiques en 1973,
• la Convention sur les Droits de l’Enfant en 1990, et
• la Convention contre la Torture et les Traitements et les Punitions Cruels, Inhumains ou Dégradants en 1992.