A Maurice, les femmes enceintes sont de plus en plus nombreuses à mourir lors de leur accouchement. Des pics de mortalité maternelle ont été atteints au cours des deux dernières années.
L’Express de l’île Maurice, qui cite une source interne au ministère de la Santé, fait état d’une hausse spectaculaire de la mortalité maternelle lors des deux dernières années. Les femmes enceintes décédées des suites des complications liées à l’accouchement sont aujourd’hui beaucoup plus nombreuses qu’auparavant. En deux ans, le nombre de décès a quasiment doublé. En moyenne, 62 mères sur 100.000 décèdent en couches, contre 28 en 2011.
Sans vouloir confirmer les chiffres dévoilés par L’Express de l’île Maurice, le ministre mauricien de la Santé, Lormus Bundhoo, a reconnu que le taux de mortalité maternelle est "assez important" à Maurice.
Selon le président de la Nursing Association, Bagooaduth Kallooa, la mortalité maternelle a pris de l’ampleur sur l’île pour diverses raisons, dont « l’absence d’un programme de formation à destination des sages-femmes, le manque de personnel qualifié dans les maternités de l’île ou le déplacement de certains infirmiers de maternité vers d’autres services hospitaliers ».
D’autres sources anonymes relayées par L’Express de l’île Maurice, dénoncent par ailleurs un manque de suivi médical en faveur des jeunes mamans, et ce, avant pendant et après leur grossesse. Ceci sans parler du nombre restreint des médecins gynécologues.
A l’heure actuelle, il serait presque impossible pour les femmes enceintes de bénéficier d’une prise en charge adéquate à la maternité, notamment durant la nuit. "Je ne comprends pas pourquoi ils ne peuvent pas, comme le font d’autres blouses blanches, dormir à l’hôpital et ainsi assurer une permanence. Leur présence est primordiale, car ils sont les seuls à pouvoir prendre la décision qui s’impose au moment voulu", s’insurge une professionnelle de santé, qui s’exprime sous couvert d’anonymat.