Le ministère mauricien de l’Education veut fixer l’âge obligatoire de scolarisation à 3 ans au lieu de 5 ans. Sur l’île, le problème d’absentéisme et de déséquilibre quantitatif entre les écoles persiste toujours.
Si l’âge obligatoire de scolarisation est actuellement de 5 ans à Maurice, le ministère de tutelle prévoit de le ramener d’ici peu à 3 ans avec en perspective, un renforcement des dispositifs en vigueur pour que chaque parent se plie à la législation et la mise en place de structure pré-primaire dans les écoles qui en font encore défaut.
Selon le quotidien Le Mauricien, la loi éducative de 2004 oblige chaque parent à scolariser ses enfants de 5 ans jusqu’à 16 ans au minimum mais les mesures d’accompagnement sont restées très peu suivies sur l’île où l’absentéisme est presque chronique pour certains élèves. Le journal local estime donc que le gouvernement devrait avant tout se focaliser sur ce problème avant de s’investir dans de nouveaux défis. D’autant plus que de tel changement nécessitera une révision du texte dans sa version actuelle.
Plusieurs systèmes ont été déployés pour enrayer l’absentéisme scolaire, parmi lesquels l’alerte par SMS, le e-registrer, ou l’aide sociale de Rs 750 (environ 19€) par enfant scolarisé, une mesure destinée particulièrement aux familles nécessiteuses. Mais chacun de ces moyens a déjà connu son propre échec : limité techniquement pour le premier et peu convainquant pour le second.
Autre problème très récurrent sur l’île, l’inégalité du taux d’occupation au niveau des établissements publics et privés de renom. Selon le syndicat des enseignants publics, Maurice compte actuellement 20 écoles qui opèrent avec moins de 100 élèves. L’une d’elle n’a que 38 élèves pour une capacité de 200. Une classe reste vide tandis qu’une autre fonctionne avec seulement 4 élèves.
Pour l’école primaire gouvernementale Noë Némorin, à Trou-aux-Biches, la population estudiantine est seulement de 36 élèves. Des rumeurs ont déjà circulé sur la fermeture très prochaine de cet établissement mais le ministère mauricien de l’Education a promis que cette décision n’interviendra pas dans l’immédiat. « Pas de fermeture d’école envisagée pour 2014 », avait déclaré le ministre Vasant Bunwaree après la manifestation conduite par l’association des parents d’élèves devant l’établissement vendredi dernier.
Cette situation serait consécutive aux résultats affichés par les établissements privés et publics en termes de réussite scolaire. Chez les privés, le niveau est beaucoup plus élevé, suscitant davantage l’intérêt des parents mauriciens alors qu’au niveau des établissements publics, ni l’infrastructure, ni le niveau de l’enseignement ne convainc les parents.
Au moment où le ministère prévoit alors de s’investir dans le pré-primaire, le syndicat des enseignants locaux et l’opinion publique en général estiment que l’Etat devrait d’abord mettre en place un plan de revalorisation des établissements qui rencontrent encore un taux de fréquentation très faible. Ce qui semble être le plus urgent, estime-t-on étant donné que le pré-primaire touche déjà 97% des petits Mauriciens à l’heure actuelle.