Une invasion massive de cochenilles compromet dangereusement la récolte de papaye à Maurice. Les autorités locales ont sollicité l’aide de l’organisation mondiale de la santé et du gouvernement français.
Les papayes ont disparu des étals mauriciens. Et pour cause, les agriculteurs locaux voient leur récolte réduite en miettes suite à une invasion massive de cochenilles. « Deux nouvelles espèces de cochenilles, découvertes en début d’année, ravagent les papayers, causant une pénurie de ce fruit sur le marché », révèle L’Express de Maurice, qui relaie les cris de détresse des planteurs de fruits tropicaux sur l’île.
« Il n’y a pratiquement plus de papaye sur le marché » à cause de ces insectes, qui résistent même s’ils sont pulvérisés avec toute sorte de pesticide, selon une cultivatrice de fruits à Trou aux-Biches. « C’est la première fois que je vois cela en dix ans », dit-elle. D’après cette femme, les cochenilles seraient très voraces et n’épargnent rien dans les champs et ils dévorent même les piments. J’ai cru que « j’allais tout perdre » avant d’abattre et d’arracher toutes les plantes infectées, raconte-t-elle.
Les planteurs mauriciens assistent impuissants aux ravages laissés par les cochenilles sur leur passage. « Il y a déjà une maladie qui donne des taches noires aux piments avant qu’ils pourrissent, maintenant il y a ces pucerons blancs qui envahissent nos champs. C’en est trop », affirme l’un d’eux, estimant que cette invasion risque de compromettre la saison des papayes sur l’île.
Le ministère de l’Agro-industrie a confirmé que les papayers sont actuellement en danger face à l’attaque des cochenilles. « Nous avons noté que les papayes commerciales sont plus vulnérables, alors que celle dites ‘sauvages’ sont plus résistantes à l’attaque de cochenilles. Il est recommandé de ne pas asperger les plantes de pesticides pour que les prédateurs naturels de ces cochenilles se développent », recommande-t-on à l’endroit des paysans locaux.
Face à ce fléau, les autorités mauriciennes ont demandé de l’aide à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis le mois dernier. Une demande similaire a également été adressée au gouvernement français, la semaine dernière, afin de «
(…) faire parvenir des prédateurs naturels pour éliminer les cochenilles. Ceux-ci sont utilisés à la Réunion », explique L’Express de Maurice.
Découverte pour la première fois à la Réunion en 2010, l’une de ces deux espèces de cochenilles a fait son apparition à Maurice en janvier dernier, tandis que l’autre espèce est originaire de l’Afrique.