Le secrétaire d’Etat chargé de la Coopération et de la francophonie, Alain Joyandet, et le ministre mauricien des Affaires étrangères Arvin Boolell, ont en effet signé ce lundi 7 juin un accord cadre portant sur la co-gestion de Tromelin.
L’accord met en place, entre la République de Maurice et la France, une co-gestion économique, scientifique et environnementale de l’île et de ses espaces maritimes environnants. Ce nouveau protocole de partenariat qu’Alain Joyandet qualifie d’ « historique » instaure trois conventions portant sur la pêche, la protection environnementale et la recherche archéologique.
L’idée de cogestion de l’île Tromelin a germé depuis décembre 1999 lors du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Commission de l’océan Indien. Mais la signature officialisée ce lundi est le fruit d’une série de négociations entamée depuis juin 2008 entre le Premier ministre Navin Ramgoolam et le président français Nicolas Sarkozy.
“Cet accord est le résultat de négociations fructueuses.", se félicite Alain Joyandet. Et lui de souligner que cette avancée " illustre une approche pragmatique et constructive prometteuse pour l’Océan Indien".
Pour sa part, le Dr Arvin Boolell a indiqué que cette signature est témoin non seulement de l’esprit fraternel qui lie Maurice et la France, mais également du souci commun de valoriser Tromelin. “Sans remettre en question la souveraineté de Maurice, nous sommes convenus à trouver des moyens pratiques pour la co-gestion de Tromelin”, a-t-il déclaré.
L’accord de Tromelin établit plusieurs modalités de co-gestion entre les deux pays. Et un comité de co-gestion sera mis en place dès son entrée en vigueur.
Dans un premier temps, le volet environnement de l’accord prévoit un état des lieux et l’élaboration d’un schéma directeur de gestion des écosystèmes et d’un plan de lutte contre les déversements de polluants.
En ce qui concerne le volet économie, l’accord franco-mauricien met en place une politique commune fondée sur l’évaluation des stocks, l’élaboration d’un plan de gestion et l’octroi des autorisations de pêche. Autrement dit, les autorités mauriciennes sont habilitées à délivrer des autorisations de pêche aux navires battant pavillon mauricien opérant dans les zones maritimes de Tromelin. De même pour les autorités françaises qui octroieront des permis de pêche aux navires battant pavillon français. Quant aux autorisations de pêche pour les navires battant pavillon étranger, elles devront être accordées conjointement par les autorités mauriciennes et françaises.
Enfin pour le volet archéologie, l’île Maurice et la France se sont engagées à constituer une équipe scientifique franco-mauricienne pour réaliser une campagne de fouilles sur les vestiges de Tromelin. Les résultats de ces travaux seront par la suite présentés à l’Unesco.
A noter que l’île Tromelin fait partie de l’archipel des îles Eparses, qui constituent une des collectivités françaises d’Outre-Mer. Mais à ce jour, l’île Maurice continue de réclamer, voire, de réaffirmer sa souveraineté sur cet îlot.