A l’instar de ses voisines de l’Océan Indien, l’île Maurice continue à être le terrain privilégié de la contrefaçon.
Un flux important d’articles contrefaits en tous genres inondent chaque jour le marché mauricien. Le phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur et sa propagation grimpe à vue d’œil. Aucun produit n’est épargné : cigarettes, matériels informatiques, jouets, textiles, produits alimentaires, cosmétiques, parfumerie, médicaments… Parmi les plus imitées, citons les marques de renom telles les célèbres griffes Prada, Dolce Gabbana, Yves Saint Laurent, Ralph Lauren, Lacoste, Billabong, Puma, ou encore Armani,…
Ces produits bon marché sont proposés à la vente un peu partout dans les principales agglomérations de l’île.
A titre indicatif, des chaussures ou vêtements de luxe imitant les marques Prada, Cartier, Diesel, Dolce Gabbana, DKNY, Yves Saint Laurent ou Von Dutch sont par exemple proposés à moins de 600 Roupies (environ 17 euros) sur le marché de la contrefaçon, si les vraies marques sont vendues en Europe autour de 2 000 Roupies à 8 000 Roupies (57 à 228 euros).
Malgré le renforcement des contrôles douaniers dans les ports et aéroports, les activités des fraudeurs sont loin d’être en régression. Car la contrefaçon rime avec corruption, diraient certains. En effet, les autorités mauriciennes semblent quelques fois impuissantes face à l’invasion des produits contrefaits. Ce fléau sévit sur l’ensemble du territoire de l’île au vu et au su de tout le monde.
De son côté, la Mauritius Revenue Authority (MRA) explique que seules les marques enregistrées à la douane sont protégées, à l’image de Tommy Hilfiger, Ralph Lauren, Lacoste, Billabong, IV Play, Puma, Nike, Adidas. Quant aux autres marques non-enregistrées, elles restent les cibles privilégiées des fraudeurs. Car la loi mauricienne ne prévoit aucune poursuite contre les trafiquants qui piratent les marques non-protégées. Ce vide juridique en matière de répression des fraudes et des contrefaçons constitue un sérieux handicap dans la mise en place d’une stratégie de lutte efficace.
Pour sa part, le ministère des Consommateurs souligne qu’en l’absence de plainte, les forces de l’ordre se retrouvent dans l’incapacité de sévir. " Il est vrai qu’il existe une loi qui interdit la vente des produits de contrefaçon, mais il faut que quelqu’un loge une plainte avant de pouvoir engager toute procédure judiciaire ", indique le ministère.
A titre informatif, la contrefaçon représente environ 10% du commerce mondial, générant des gains totaux atteignant pas moins de 500 milliards de dollars. Ce phénomène qui gangrène l’économie mondiale serait à l’origine de 200 000 suppressions d’emplois en 2003, dont plus de 30 000 annuellement en France.