Un jour de deuil national a été décrété ce lundi 1er avril à l’île Maurice, suite aux intempéries qui ont fait onze morts dans le pays. Ce lundi sera également férié dans l’île soeur.
La population mauricienne se remet douloureusement des conséquences dramatiques des pluies torrentielles qui se sont abattues sur l’île samedi. L’île soeur a du mal à panser ses plaies, deux jours après la catastrophe.
Les Mauriciens cherchent des explications pour tenter de comprendre comment un tel drame a pu se produire. Pour l’instant les inondations ont provoqué la mort de onze personnes, mais plusieurs autres sont toujours portées disparues.
Le tunnel menant au Caudan Waterfront a été le théâtre de huit de ces drames. Des personnes qui tenaient des échoppes dans ce passage souterrain ainsi que des piétons ont péri noyé. Ils ont été surpris par la brusque montée des eaux et se sont retrouvés pris au piège.
Ce triste bilan de onze victimes pourrait encore s’alourdir. En effet, les secours n’ont pas terminé d’évacuer toute l’eau qui s’est accumulée dans le tunnel et ils pourraient repêcher d’autres corps. Le déblayage des routes et des carcasses de voitures emportées par des torrents de boue, pourraient réserver encore de mauvaises surprises aux équipes de secours.
L’île soeur commence un dur travail de deuil et de reconstruction. Des voix s’élèvent contre le manque de réactivité des autorités qui avaient déjà eu une alerte le 13 février dernier. De fortes précipitations s’étaient abattues sur l’île et la capitale, alors copieusement arrosée, avait été paralysée par des inondations.
La population estime que gouvernement n’a pas su tirer des leçons de ce premier important épisode pluvieux. Hier, des habitants de Canal Dayot, où une victime a été découverte, ont manifesté leur mécontentement, réclamant des explications aux responsables politiques.
Le Premier ministre - Navin Ramgoolam - a expliqué lors d’une conférence de presse que c’était "une catastrophe naturelle" imprévisible. Il a précisé qu’un "torrent d’eau est descendu violemment de la montagne des Signaux. C’est cette quantité d’eau et surtout la vitesse à laquelle elle est descendue qui a provoqué cette tragédie humaine".
Mais les Mauriciens ne parviennent pas à se satisfaire de ces explications et la polémique enfle dans le pays. La mauvaise gestion de cette crise et le manque de réactivité des autorités sont pointés du doigt.
Aujourd’hui, la solidarité s’organise dans le pays pour venir en aide aux sinistrés. Un jour de deuil national a donc été décrété par le gouvernement en mémoire des victimes. Ce lundi 1er avril sera également férié à Maurice.