A Maurice, 120 cas de violence conjugale sont recensés chaque mois. Pour le seul premier trimestre de cette année, les différentes unités mauriciennes qui œuvrent dans la lutte contre ce fléau en ont dénombré pas moins de 358 cas. Les autorités ont pas conséquent décidé de durcir l’arsenal juridique.
Interviewée par Le Matinal jeudi 3 mai, la ministre mauricienne de l’Egalité des genres, de la solidarité nationale, de la protection des enfants et du bien-être de la famille, Mireille Martin, a déclaré que le nombre de cas de violence conjugale a quelque peu diminué à Maurice. Les statistiques restent cependant très alarmantes, entre janvier et mars 2012, 358 nouveaux cas ont été encore recensés.
L’abus d’alcool, l’adultère, la consommation de drogues, une grossesse non désirée, des blessures affectives ou encore l’ingérence des familles du couple sont souvent les principales causes imputées à la violence domestique dans les foyers mauriciens.
Malheureusement, les querelles conjugales se soldent le plus souvent par des sévices verbaux et physiques ou encore par le divorce et toutes les difficultés qui s’en suivent. Pour les victimes qui n’osent pas dénoncer ce qu’elles endurent, se suicider est pour elles le moyen radical pour échapper enfin à leur calvaire.
Pour celles qui ont eu le courage de porter l’affaire devant la justice, la délivrance d’une ordonnance de protection provisoire par la cour n’a malheureusement pas suffi pour certaines à mieux se protéger. Entre 2003 et 2011, sept femmes ont encore perdu la vie alors qu’elles bénéficiaient de cette disposition juridique.
Pour la ministre de tutelle, il faut impérativement mettre en place un nouveau système d’information qui aura pour principale mission de coordonner les flux de données au niveau de toutes les organes concernées par le problème, à savoir, la police, les hôpitaux et les unités de protection familiale. Les récidivistes seront également mieux encadrés avec la collaboration effective de plusieurs ONG.
Sur le plan juridique, le tribunal prévoit désormais des sanctions plus sévères à l’endroit des conjoints violents. Ainsi, pour ceux qui tentent de passer outre l’ordonnance de protection provisoire, une amende entre 25 000 à Rs 50 000 (soit entre 600 et 1 300 €) et d’une peine d’emprisonnement n’excédant pas deux ans, sont dorénavant prévues par la loi.
Un autre amendement vient d’être également promulgué. Il permet à la victime de bénéficier de la pension alimentaire sans devoir recourir à d’interminables aller-retours au tribunal en cas de divorce. La question sera dès lors abordée avec les modalités de séparation.