L’ex-suspect numéro un du meurtre de Michaela Harte réclame à l’Etat et à la police Rs 75 millions, l’équivalent de 1,8 million d’euros.
Nouveau rebondissement dans l’affaire Harte. Avinash Treebhoowon contre-attaque après avoir passé 18 mois en prison pour le meurtre de la touriste irlandaise Michaela Harte. Arrêté en janvier 2011, puis acquitté aux Assises en juillet 2012, le jeune homme de 30 ans demande aujourd’hui des réparations pour les préjudices et « humiliations » que lui a causés sa détention.
D’après L’Express de Maurice « l’ancien valet de chambre de l’ex-hôtel Legends réclame des dommages de l’ordre de Rs 75 millions (environ 1,8 million d’euros) à l’Etat, au commissaire de police, aux responsables de la Major Crimes Investigation Team (MCIT) et au témoin Raj Theekoye ».
Celui qui faisait figure de principal suspect dans cette affaire persiste à accuser les enquêteurs de l’avoir « torturé afin qu’il passe aux aveux ». Selon lui, « la MCIT a induit le public en erreur en déclarant détenir des preuves contre lui », alors qu’il n’en était rien.
Avinash Treebhoowon a sévèrement critiqué la méthode de travail des policiers en charge de l’enquête. D’après ses dires, ils n’ont pas « su préserver le lieu du crime », « n’ont pas relevé d’empreintes digitales sur une porte en bois, une paire de lunettes de soleil », « n’ont pas pris soin de prélever des marques sur le coffre de la chambre 1025 (le lieu du crime) », « n’ont pas réussi à retrouver les clés et le code d’accès dudit coffre », « n’ont pas cherché à déterminer à qui appartenait la trace de chaussure retrouvée sur le lit de la victime », « il n’y a eu aucun examen approfondi mené sur la baignoire où gisait le corps de l’Irlandaise », …
Continuant de faire le procès de l’équipe de la MCIT, Avinash Treebhoowon dit ne pas comprendre pourquoi les « 60 objets mis sous scellés par la police scientifique (mauricienne) n’ont pas été envoyés en Grande-Bretagne pour des tests ADN poussés, ce qui aurait pu donner une autre orientation à l’enquête », et éventuellement élucider ce meurtre, qui demeure à ce jour non résolu.
Pour conclure, il dénonce la décision de la police, qui n’a pas jugé nécessaire d’interroger les voisins de la chambre 1025, ni de faire examiner le mari de la victime, John McAreavey, et encore moins de passer à la loupe ses appels ainsi que ses messages téléphoniques.
Avinash Treebhoowon donne à l’Etat et à la police un délai d’un mois pour réagir à sa mise en demeure, faute de quoi il leur intentera un procès.
Source : L’Express.mu