Le gouvernement mauricien a dressé une Note Verbale de protestations à Londres pour mettre en cause le projet de repeuplement dans l’archipel de Chagos.
Depuis plusieurs mois, la Grande-Bretagne travaille sur un projet de repeuplement des Chagos. Il s’agit, selon ceux qui suivent ce dossier de près, d’une stratégie qui vise à répondre à la demande des chagossiens pour leur retour sur leurs îles. Récemment, le cabinet conseil internaitonal KPMG a publié une étude, commandée par le gouvernement britannique il y a un, concernant ce projet. Le rapport préliminaire de 82 pages, daté du 13 novembre 2014, a été mis en ligne sur le site Web du Foreign and Commonwealth Office, le vendredi 28 novembre et révèle qu’il n’y a pas d’obstacle au repeuplement des chagossiens dans l’archipel, rapporte Le Mauricien, ce jour.
Une étude réfutée par le gouvernement mauricien qui d’emblée a envoyé une Note Verbale de protestations à Londres. Selon les informations du Mauricien, le gouvernement veut mettre les points sur les "i" à l’intention du gouvernement britannique par rapport à ce dossier brûlant. "Le gouvernement de l’île Maurice est la seule autorité légale qui peut déterminer les questions relatives à la réinstallation dans l’archipel des Chagos", clame l’autorité mauricienne de manière catégorique dans cette note.
Le gouvernement de rappeler qu’il est la seule autorité à pouvoir consulter les chagossiens sur un éventuel relogement sur leur archipel. "Nous avons rappelé aux Anglais que dans n’importe quelle circonstance, Maurice ne reconnaît le British Indian Ocean Territory et que l’archipel des Chagos fait partie du territoire mauricien", soulignent d’un ton net les hauts responsables de l’Etat.
"Nous sommes pleinement conscients que nous devrons être sur nos gardes. Les Anglais nous ont tellement habitués à ces coups tordus sur le dossier des Chagos... Les conclusions de cette étude ne représentent-elles pas un leurre, un cheval de Troie, dans la conjoncture ? La question mérite d’être posée et il n’y a pas lieu de se précipiter", ajoutent les responsables.
Si Londres décide d’aller de l’avant avec le repeuplement des Chagos, elle devra entamer des pourparlers avec Washington entre décembre 2014 et décembre 2016, période de discussion pour le renouvellement du bail de Diego Garcia. L’accord les liant depuis 1966 porte sur l’utilisation militaire d’un archipel inhabité. Pour l’heure, les parlementaires britanniques du Chagos Islands All-Party Parliamentary Group se penchent sur les principales conclusions de KPMG. Un projet à coût élevé selon les chiffres du rapport.