Ce qui n’était que rumeur a été confirmé par le rapport d’un épidémiologiste mandaté par les autorités françaises.
La conclusion du rapport est sans appel. "La mission d’investigation a révélé le caractère sévère et inhabituel de cette épidémie dont l’origine importée ne fait aucun doute. Elle a démarré aux abords du camp de la minustah (la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti)". L’épidémie de choléra, qui a franchi le cap des 2 000 victimes ces derniers jours, a donc été apportée par les Casques bleus. Le rapport du professeur Renaud Piarroux avance que la maladie a été manifestement introduite par un contingent de soldats népalais arrivé en Haïti à la mi-octobre, le Népal étant frappé par une épidémie de choléra en septembre.
En effet, l’épidémie est apparue quelque temps après l’arrivée du contingent aux abords d’un affluent du fleuve de l’Arbonite, à proximité de la base des Casques bleus népalais à Mirebalais dans le centre d’Haïti. Les mauvaises conditions sanitaires et les insuffisances du système de santé ont alors contribué à faire progresser la maladie pour finalement toucher tout le pays.
Au moins 2 071 personnes ont succombé au choléra jusqu’ici, indique un rapport du Ministère haïtien de la Santé. Le document informe aussi qu’au total, 91 770 personnes ont été affectées dont 43 243 hospitalisées et 41 806 rétablies. Toutefois, les Nations unies ont estimé que le nombre de décès et de cas d’infection pourrait être deux fois plus élevé. L’OMS, de son côté, avance une inquiétante projection qui porte à 400 000 le nombre de cas de choléra pour les douze prochains mois dont la moitié au cours des 3 premiers.
Pour l’heure, la maladie continue à décimer les villageois dans les zones rurales du pays.