La Guinée vit en ce dimanche 27 juin une élection présidentielle "historique" qui ne sera sûrement pas parfaite, mais chacun s’attend à une participation massive des 4 millions d’inscrits, pour mettre un terme à un demi-siècle de dictatures, civile puis militaires. Il s’agit de la première élection libre depuis l’indépendance de 1958.
Les Guinéens participent aujourd’hui à la première élection libre de leur histoire depuis plus d’un demi-siècle dans l’exaltation et l’impatience de voir enfin les militaires quitter le pouvoir, neuf mois après le massacre de 156 opposants par l’armée à Conakry.
Les bureaux de vote ont ouvert leurs portres peu après 7H00 (locales et GMT) et devaient fermer leurs portes à 18H00, pour ce premier tour d’un scrutin historique, après plus de cinquante ans de dictatures, civile puis militaires. Au total, 4,2 millions de Guinéens sont appelés à choisir leur président parmi 23 hommes et une femme, uniquement des civils. Les jeux sont ouverts mais trois candidats sont donnés favoris : les anciens Premiers ministres Cellou Dalein Diallo (2004-2006) et Sidya Touré (1996-1999), ainsi qu’un opposant à tous les régimes depuis l’indépendance, Alpha Condé.
Dans les quartiers populaires de Conakry, une foule enthousiaste mais disciplinée a envahi très tôt les bureaux de vote. "Je suis l’homme le plus heureux ! C’est le deuxième plus beau jour de ma vie après mon mariage !", assurait Abdoul Barry, 55 ans, imaginant déjà qu’un président civil pourrait apporter au pays "la liberté, la démocratie, le développement et un mieux être, quoi !".
L’atmosphère dans la capitale était étonnamment tranquille, la circulation "urbaine et interurbaine" ayant été interdite, jusqu’à minuit, tandis que les frontières du pays étaient fermées pour la journée. La sensation de vivre un moment clef était particulièrement vive à Conakry, encore traumatisée par la tuerie du 28 septembre 2009. Des militaires avaient alors tué dans la journée au moins 156 opposants et violé des femmes, au cours d’un rassemblement politique pacifique.
A l’extérieur, plus de 122.000 Guinéens doivent voter dans 17 pays.En Sierra Leone, l’élection fait ainsi vibrer les 12.000 Guinéens employés comme chauffeurs de taxis, commerçants ou encore ouvriers des mines de diamant.
Source : AFP