Entre 6 000 et 10 000 Calédoniens ont manifesté sous une pluie battante ce mardi 17 mai à Nouméa pour dire " Non à la vie chère ". Les syndicats ont annoncé trois jours de grève générale, qui ne prendra fin qu’au jeudi 19 mai 2011. Des manifestations similaires sont aussi programmées dans la province Nord, à Koné, et à Lifou, aux îles Loyauté.
Six des sept syndicats de Nouvelle-Calédonie ont appelé à se rassembler pour réclamer une réforme structurelle du système économique. Les points de litige mis en avant par les manifestants sont nombreux, entre autres, fiscalité obsolète, opacité des prix, monopoles, protection de marchés, faible taxation du capital au détriment du travail et évasion de capitaux…
Quelques dirigeants calédoniens sont actuellement de passage à Paris, où une rencontre avec le premier ministre François Fillon est prévue. Le rendez-vous à Matignon devrait déboucher sur un accord pour mettre un terme à l’instabilité politique qui secoue l’archipel depuis trois mois.
La Ligue des droits de l’homme, qui participe activement à la manifestation, dénonce dans un communiqué le creusement "des disparités entre riches et pauvres au cours des dernières années" et s’inquiète d’un éventuel risque " d’une explosion sociale à court ou moyen terme ".
"La mobilisation est là. Nous ne voulons plus de discours, nous voulons des décisions importantes, qui doivent faire l’objet d’accords économiques et sociaux", déclare Didier Guéant-Jeanson, responsable de l’Usoenc, proche de la CFDT.