Susan Carland, une Australienne convertie à l’islam, donne un dollar à l’Unicef à chaque tweet raciste qu’elle reçoit.
Excédée par l’islamophobie en ligne dont elle est victime, Susan Carland, célèbre chercheuse australienne convertie à l’Islam, a décidé de contre-attaquer. Pour chaque tweet de haine qu’elle reçoit, elle donne désormais un dollar australien à l’Unicef, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance. Le 22 octobre dernier, elle a annoncé sa nouvelle résolution sur Twitter.
I donate $1 to @UNICEF for each hate-filled tweet I get from trolls. Nearly at $1000 in donations. The needy children thank you, haters !
— Susan Carland (@SusanCarland) 21 Octobre 2015
Dans un article qu’elle a rédigé sur le site The Age, Susan Carland raconte son quotidien et explique ce qui l’a amenée à entamer cette démarche. "Je reçois régulièrement des tweets et des messages Facebook de la part de braves défenseurs de la liberté qui se cachent derrière des comptes anonymes pour me dire qu’en tant que femme musulmane, j’aime l’oppression, le meurtre, la guerre et le sexisme. Ils ne s’intéressent pas à ce que je pense réellement de toutes ces choses, ou de quoi que ce soit d’autre. (...) Je suis une toile vierge sur laquelle ils projettent leurs propres préjugés et fantasmes à propos des musulmans", raconte Susan.
"Alors pour répondre à toute cette haine que je reçois simplement parce que je suis musulmane, il m’a semblé naturel de trouver une réponse qui soit justement inspirée de ma foi. Un jour, alors que j’étais assise devant mon ordinateur, à lire le joyeux flot de toxicité qu’on m’envoyait, je me suis demandé quelle serait la réponse la plus édifiante (…) J’ai essayé de bloquer, de ’muter’, de répondre et d’ignorer, mais rien de tout ça ne me donnait l’impression de repousser les ténèbres par la lumière", explique-t-elle.
"Alors j’ai eu l’idée de donner 1$ à l’UNICEF pour chaque tweet haineux qui me serait adressé. J’aimais particulièrement l’idée de donner à UNICEF, parce qu’ils portent souvent secours à des enfants qui ont vécu des drames atroces qui découlaient directement de la haine - la guerre, la pauvreté dûe à la cupidité, l’injustice, la violence. Ces enfants me sont apparus comme les bénéficiaires tout indiqués pour cet antidote contre la haine", confie-t-elle.
Aujourd’hui, elle a dépensé plus de 1 000 dollars en dons (ce qui équivaut donc à un millier d’insultes). Elle avoue que son projet pourrait bien la ruiner, mais "ça en vaut la peine". L’Unicef a bien évidemment été touché par ce geste et en profite pour suggérer aux citoyens de faire des dons.
@SusanCarland Thanks for your support ! You’ve turned hate into something wonderful : education, health care and protection for kids.
— UNICEF Australia (@unicefaustralia) 12 Novembre 2015