Des biologistes marins viennent de révéler dans un rapport de 64 pages, les principaux résultats du gigantesque programme mondial des dix ans d’exploration de la biodiversité marine.
En 540 expéditions dans tous les océans, les savants de Census of Marine Life ont découvert plus de 6000 espèces potentiellement nouvelles, dont 1200 ont été décrites. A l’aide de satellites, navires, et sous-marins, ils ont montré que si l’on estime à 230 000 le nombre d’espèces connues, elles pourraient être d’un million.
Globalement, un cinquième de toutes les espèces marines connues sont des crustacés (pour 19%), arrivant devant les mollusques (17%), qui comptent les pieuvres, et loin devant la famille des poissons (12% y compris les requins). Les algues constituent 10% des espèces, tandis que les anémones et les méduses représentent 5%. Parmi les poissons, le poisson-vipère à la gueule hypertrophiée et aux dents acérées, est finalement "le monsieur tout le monde des eaux profondes", l’hôte le plus fréquent des zones abyssales (au-delà de 2000 m), puisqu’on le retrouve dans un quart de ces régions.
Quant à la vie minuscule, celles des bactéries et des protistes (unicellulaires) elle pourrait se compter à millions comme le montrent les
premiers résultats de l’expédition Tara océan. En résumé : plus les êtres vivants sont petits et plus notre ignorance à leur égard grandit.
Tout au long de ces travaux, les savants ont écumé les bibliothèques locales, les données scientifiques des pays, les bases de données mais ont aussi plongé dans les fonds marins et exploré les côtes, pour découvrir de nouvelles espèces. Les océanographes ont trouvé des créatures vivantes partout où ils ont regardé, même dans des lieux extrêmes, a priori hostiles à la vie.
Il reste du travail : plus de 20 % du volume de lʼocéan est absent de la base de données et de nombreuses autres zones, sont encore très peu explorées. La grande encyclopédie des citoyens de la mer est tout juste ouverte.