La chancelière allemande demande à Vladimir Poutine de plaider pour un "dialogue constructif" entre le pouvoir et les contestataires en Ukraine. Mais le président russe s’oppose à toute ingérence dans ce pays.
Après deux mois de
contestation, qui s’est soldée
mardi dernier par la démission du premier ministre ukrainien
Mykola Azarov, la tension reste vive à Kiev. Dans un entretien téléphonique, la chancelière allemande Angela Merkel a essayé de convaincre Vladimir Poutine pour orchestrer un dialogue constructif entre le pouvoir et les contestataires, mais sans succès.
Le président russe persiste à s’opposer "à toute ingérence" dans les affaires intérieures de l’Ukraine. Selon lui, il serait plus judicieux d’"attendre la formation du nouveau gouvernement ukrainien" avant de prendre position.
L’opposition ukrainienne, qui chapeaute le mouvement des contestataires, conteste le choix du président ukrainien Vitkor Ianoukovitch de s’allier à la Russie au détriment de l’Union Européenne. Un différend qui a plongé le pays dans la spirale de la violence, ayant fait plusieurs morts et de nombreux blessés.
En déplacement à Kiev, mercredi 29 janvier, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a déclaré que "la violence et les intimidations, d’où qu’elles viennent, doivent cesser". A l’issue d’une rencontre avec le président Viktor Ianoukovitch, la diplomate a plaidé en faveur d’"un vrai dialogue" entre le régime et l’opposition pro-européenne.
Catherine Ashton est arrivée dans la capitale ukrainienne mardi soir, quelques heures après un sommet à Bruxelles entre l’UE et la Russie. Elle doit poursuivre sa tentative de médiation, en rencontrant également les chefs de l’opposition ukrainienne, précise Le Nouvel Observateur.
S’exprimant mardi au siège de l’UE, Vladimir Poutine avait appelé les Européens de ne pas « s’ingérer » dans les affaires ukrainiennes. Un appel qu’il a réitéré le lendemain après son entretien téléphonique avec Angela Merkel.
Pour l’heure, les négociations continuent entre majorité et opposition afin de mettre en place un accord de sortie de crise en Ukraine. Une amnistie des contestataires emprisonnés constitue l’un des points de litige ayant été âprement discutés par les deux parties mercredi soir au Parlement à Kiev, d’après Libération.