La rencontre à l’Elysée entre le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ce jour retient l’attention des financiers et des investisseurs. Les deux chefs d’Etat tenteront de trouver des solutions durables aux problèmes actuels de la dette.
Après une semaine chaotique sur les places boursières, le sommet exceptionnel franco-allemand essaiera de gérer les crises dans la zone euro. Ce sera également une occasion pour les deux dirigeants Sarkozy et Merkel, rentrés de vacances, de montrer leur solidarité. Ce mini sommet se porte sur l’amélioration de la gouvernance de la zone euro.
L’on attend surtout de cette rencontre franco-allemande que la défiance des marchés par rapport à la zone euro soit calmée. Si le sommet est prévu pour cet après midi, à 16h00 (heure France), on sait déjà que l’idée de la mutualisation de la dette en est exclue. Selon Lepoint.fr, le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert a annoncé que : "Le gouvernement a dit à de multiples reprises ne pas croire à la pertinence des eurobonds, c’est pourquoi ils ne joueront aucun rôle dans la réunion de demain". Il faut savoir que Berlin s’est toujours opposé à la création d’obligations communes aux pays de la zone euro. En fait, les euro – obligations auraient un taux d’intérêt égal à la moyenne des taux en vigueur dans tous les pays. Ils seraient donc plus élevés que celui auquel Berlin emprunte actuellement. Le public allemand n’accepte pas que son pays paie pour les autres pays européens.
Si la majorité des marchés (boursiers, financiers) attendent de ce sommet des mesures pertinentes face à ces crises, certains opérateurs économiques ne sont pas du même avis. Philippe Dessertine, Directeur de l’Institut de haute finance a affiché son pessimisme "Le 16 août n’apportera pas le signal fort de mutualiser les dettes européennes", et le ministre des Finances italien le rejoint en annonçant qu’une « plus grande consolidation des finance publiques en Europe est fondamental »… « S’il y avait eu des emprunts européens, nous ne serions pas arrivés à la crise d’aujourd’hui » soutient t-il.
Entre temps, Jean Louis Borloo, président du Parti radical a adressé une lettre a Angela Merkel dans laquelle il lance un appel comme quoi la chancelière doit agir pour que la France et l’Allemagne « arrivent à s’accorder sur une nouvelle gouvernance économique européenne ».
Dans sa lettre ouverte publiée dans l’édition de mardi de Libération, Borloo avance qu’il « juge indispensable de doter l’Europe d’un fonds de lutte contre la spéculation sur les dettes souveraines ». Il demande à Merkel si Berlin est "prêt à accélérer la mise en œuvre en Europe" d’une taxe sur les transactions financières. Il parle aussi de « décisions structurelles » comme l’interdiction définitive des ventes à découvert et la réglementation des hedge funds.