Les dirigeants européens réunis à Bruxelles depuis jeudi 8 décembre ne sont pas arrivés à conclure une entente sur un changement du traité européen, dans son ensemble, pour réformer la zone euro. En revanche, Herman Von Rompuy, le président du Conseil européen a indiqué ce matin que les 17 pays de la zone euro avec six autres concluront un accord.
Après plus de huit heures d’extrêmes négociations pour conquérir l’approbation des 27 pays membres sur un changement du traité de l’UE, les dirigeants européens, réunis à Bruxelles, dans le cadre d’un sommet, ne sont pas parvenus à une conclusion commune. Désormais, tout va se jouer à 23, selon le président du Conseil européen Herman Von Rompuy.
A leur arrivée à Bruxelles, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont montré une réelle détermination à défendre ce traité bec et ongles. Mais les tractations semblent difficiles pour le duo franco-allemand. En tout cas, la première journée de ce sommet s’est soldée sur une incertitude quant à l’avenir de l’euro ou du moins, sa crédibilité. Hier, la tension était perceptible. Une énorme pression repose sur les épaules des 27 chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union pour tenter de trouver des solutions immédiates et pérennes à cette crise de la dette, qui menace la survie de la zone euro.
En effet, certains participants à ce sommet sont déterminés à opposer leur veto à un quelconque changement de traité. A l’exemple du Premier ministre britannique, David Cameron, qui, avant même son départ pour Bruxelles, a affiché sa détermination de s’y opposer. Pour lui, un changement des traités de l’UE ne tiendrait pas compte des « intérêts » de son pays. « Nous avons évidemment besoin de ramener la stabilité dans la zone euro, c’est bon pour les pays européens et pour la Grande-Bretagne aussi, mais nous devons aussi protéger les intérêts britanniques », a-t-il martelé dès son arrivée à Bruxelles hier. En effet, le Royaume Uni, n’utilisant pas la monnaie unique, ne veut pas que la City, la place économique de Londres, souffre des nouvelles politiques fiscales décidées entre pays de la zone euro.
« Nous nous sommes entendus pour avancer vers une union économique plus forte. Ceci implique d’agir dans deux directions : un nouveau pacte budgétaire » et un renforcement de la coordination des politiques économiques ; le développement de nos outils de stabilisation pour faire face aux défis à court terme », indique un projet de conclusion de ce sommet. Mais s’agira-t-il d’une résolution sans qu’aucun traité ne soit changé ? La réponse sera connue à l’issue de cette deuxième et dernière journée. Ces dirigeants avaient d’ailleurs promis de ne pas quitter la table de négociation avant d’avoir trouvé une solution à la crise qui ronge la zone euro depuis bientôt deux ans.