Pour la deuxième journée consécutive, des milliers de Russes sont descendus hier dans les rues des deux principales villes du pays Moscou et Saint-Pétersbourg, pour protester contre la victoire du parti de Vladimir Poutine aux législatives. Dans la soirée, la police a interpellé sans ménagement plus de 560 manifestants. Plusieurs factions de l’opposition ont annoncé aujourd’hui qu’elles allaient poursuivre le mouvement de contestation malgré l’intervention musclée des policiers. De son côté, l’ancien président soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, a réclamé l’annulation des résultats des élections.
La contestation a pris naissance sur la toile. Un groupe baptisé "Manifestation pour des élections honnêtes" a appelé sur plusieurs réseaux sociaux à une action de protestation en plein centre de Moscou. Parallèlement, un autre groupe dénommé "Contre le parti des escrocs et des voleurs (Ndlr, le parti au pouvoir ’ Russie Unie ’) ", en a fait de même.
C’est ainsi que des milliers de contestataires - 2.000 selon la police, 10.000 selon les organisateurs - ont envahi les rues des deux principales villes du pays, Moscou et Saint-Pétersbourg. D’une seule voix, ils protestaient contre des fraudes massives présumées orchestrées par le parti de Vladimir Poutine lors des élections législatives. "Puisque le pouvoir a volé les élections au peuple, nous ne pouvons défendre nos droits que dans la rue !", expliquent les groupes sur internet.
La police russe n’a pas laissé faire et des centaines de manifestants ont été interpellés. "Les policiers ont interpellé 569 personnes qui essayaient de participer à un rassemblement non autorisé sur la place Trioumfalnaïa", au centre de Moscou, indique ce mercredi une source policière citée par l’agence Itar-Tass.
L’ancien président soviétique, Mikhaïl Gorbatchev a réclamé ce mercredi l’annulation des élections législatives remportées par le parti de Vladimir Poutine et a demandé l’organisation d’un nouveau scrutin en raison de la contestation grandissante en Russie, selon l’agence Interfax. "Je considère que les autorités ne peuvent prendre qu’une seule décision : annuler les résultats des élections et en organiser de nouvelles", déclare-t-il.