Une trentaine de militants homosexuels russes et étrangers ont organisé samedi une mini "gay pride" au centre de Moscou après avoir passé une partie de la matinée à jouer à cache-cache avec la police qui avait interdit la manifestation.
MOSCOU (AFP) - Une trentaine de militants homosexuels russes et étrangers ont organisé samedi une mini "gay pride" au centre de Moscou après avoir passé une partie de la matinée à jouer à cache-cache avec la police qui avait interdit la manifestation.
L’action s’est déroulée au pas de course sur l’une des principales artères de Moscou et a duré moins de cinq minutes, les militants ayant décidé cette année de tout faire pour éviter les arrestations musclées des années précédentes et ayant brouillé leurs pistes pour échapper à la police.
Tenant en main un long drapeau aux couleurs de l’arc-en-ciel, les défenseurs des droits des homosexuels couraient sur un trottoir de l’avenue en criant des slogans comme "L’homophobie est une maladie", ou "La Russie sans homophobes". Ils portaient aussi des pancartes proclamant "Des droits pour les gays" ou "C’est mon choix".
Ayant parcouru quelques centaines de mètres, ils se sont rapidement dispersés.
La gay pride, pour la cinquième année consécutive, avait été interdite par les autorités de Moscou menées par le maire Iouri Loujkov, qui qualifie ces manifestations d’"oeuvre de Satan". Contrairement aux années précédentes, personne n’a été arrêté cette fois, les policiers n’étant arrivés sur place qu’environ 10 minutes après la fin de l’action.
"Nous avons réussi à tromper la police et à contrecarrer les plans de la bande du maire Loujkov : il avait dit que cette manifestation n’aurait jamais lieu, elle a eu lieu (...) C’est un gros échec pour le maire Loujkov", s’est félicité le militant britannique Peter Tatchell, qui participait à la parade.
Nikolaï Alexeïev, l’un des leaders de la communauté gay en Russie, s’est lui aussi réjoui du succès de l’opération ; son objectif était de "montrer que les gays et lesbiens peuvent défiler pacifiquement dans cette ville".
M. Alexeïev a toutefois déploré que l’organisation de ces actions (la première remonte à 2006, ndlr) "devienne chaque année plus difficile". "Nous sommes toujours obligés d’inventer quelque chose de nouveau pour berner les autorités et les militants anti-gays", a-t-il dit à l’AFP.