L’offre d’échange d’uranium iranien en Turquie est un "pas positif", a estimé mardi le président Nicolas Sarkozy, tout en soulignant qu’elle doit s’accompagner logiquement d’un arrêt par l’Iran de l’enrichissement à 20%.
MADRID (AFP) - L’offre d’échange d’uranium iranien en Turquie est un "pas positif", a estimé mardi le président Nicolas Sarkozy, tout en soulignant qu’elle doit s’accompagner logiquement d’un arrêt par l’Iran de l’enrichissement à 20%.
"Le président de la République (Nicolas Sarkozy) a estimé que le transfert de 1.2OO kg d’uranium faiblement enrichi hors d’Iran constitue un pas positif", selon un communiqué de la présidence française.
"Il doit s’accompagner logiquement d’un arrêt de l’enrichissement à 20%" par l’Iran de son combustible nucléaire", ajoute le texte.
La proposition de l’Iran, cautionnée par la Turquie et le Brésil, prévoit l’échange en Turquie de 1.200 kilos d’uranium faiblement enrichi (3,5%) iranien contre 120 kilos de combustible enrichi à 20% fourni par les grandes puissances et destiné au réacteur de recherche nucléaire de Téhéran.
Le groupe de Vienne avait proposé en octobre à l’Iran d’envoyer 1.200 kg d’uranium faiblement enrichi en Russie, où il aurait été porté à 20% avant d’être transformé par la France en combustible pour le réacteur de Téhéran.
L’Iran avait rejeté cette offre invoquant un manque de garanties, et commencé en février à produire de l’uranium enrichi à 20% au grand dam des Occidentaux qui craignent que la république islamique ne cherche à se doter de l’arme nucléaire.
Le président français "a exprimé sa reconnaissance et le plein soutien de la France au président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour les efforts qu’il a accomplis", a ajouté l’Elysée.
"Il lui a dit que la France attend désormais la transmission de la lettre iranienne à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA)".
"La France l’examinera avec le groupe des Six (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU plus l’Allemagne) et est prête à en discuter sans a priori dans toutes ses implications pour le dossier nucléaire iranien dans son ensemble", a souligné l’Elysée.
Le président Sarkozy a par ailleurs rappelé que la question du nucléaire iranien "va bien au-delà de la question du réacteur de recherche de Téhéran".