La police a lancé des gaz lacrymogènes en direction de plusieurs centaines d’opposants anti-gay venus protester contre la première marche d’homosexuels, la Baltic Pride 2010, organisée samedi à Vilnius.
VILNIUS (AFP) - La police a lancé des gaz lacrymogènes en direction de plusieurs centaines d’opposants anti-gay venus protester contre la première marche d’homosexuels, la Baltic Pride 2010, organisée samedi à Vilnius.
Les forces de l’ordre ont ainsi répondu aux attaques de quelque 2.000 opposants anti-gay qui ont lancé des bouteilles, des pierres, des pétards en direction des manifestants, policiers et journalistes.
Dix-neuf personnes parmi les opposants anti-gay ont été interpellées, selon la police.
Plus de 300 personnes ont défilé samedi sous haute surveillance des forces de l’ordre à Vilnius dans la première parade d’homosexuels jamais organisée en Lituanie.
En quête de reconnaissance, les milieux gays lituaniens ont pu bénéficier du soutien de plusieurs officiels européens, dont notamment la ministre suédoise Birgitta Ohlsson et de députés européens come Michael Cashman et Ulrike Lunacek.
Aucun homme politique lituanien ne s’est joint à la parade.
"Nous avons franchi un pas décisif vers plus de tolérance", a déclaré à l ?AFP Vytautas Valentinavicius, l ?un des organisateurs de la parade.
La tenue du défilé était incertaine jusqu’à vendredi, quand finalement le tribunal suprême administratif de Lituanie a autorisé la parade d’homosexuels, cassant une interdiction décidée en première instance deux jours plus tôt.
"J ?ai le sentiment d ?avoir participé à un événement historique", exulte Ieva, étudiante en médecine, qui s ?affiche en couple avec Monika.
"Mes amis savent que je suis lesbienne, mes parents non. La pression du modèle traditionnel est très forte. Mais ils verront les photos et (constateront) que nous sommes des gens normaux. J ?espère que ce sera plus facile pour leur apprendre" la vérité, espère Ieva.
Au rythme donné par quelques batteurs, les participants ont défilé dans la bonne humeur, déployant une grande bannière arc-en-ciel d ?une trentaine de mètres de long sur laquelle on pouvait lire : "Nous marchons pour ceux qui ne peuvent pas".
"J ?ai plusieurs amis homosexuels qui occupent des postes importants. Je suis là pour eux. Ils n ?ont pas osé venir de peur d ?être reconnus. Ils ont peur d ?être victimes d ?opinions négatives sur leur lieu de travail", a expliqué à l’AFP Ramune Zvirblyte, employée au bureau des relations internationales d ?une université lituanienne, elle-même venue avec lunettes noires et chapeau.
"Je suis fier d ?être là. C ?est important d ?être là pour soutenir les autres. Je n ?avais pas peur pour ma sécurité", a expliqué un militant écossais pour les droits homosexuels Stiofan Mc Fadden.
A la fin de la parade, les manifestants ont été escortés en bus en dehors du centre de la capitale pour éviter des affrontements.