Les homosexuels russes ont déclaré jeudi qu’ils allaient manifester samedi malgré l’interdiction de la mairie, alors que leurs précédentes "gay prides" ont dégénéré en violences.
MOSCOU (AFP) - Les homosexuels russes ont déclaré jeudi qu’ils allaient manifester samedi malgré l’interdiction de la mairie, alors que leurs précédentes "gay prides" ont dégénéré en violences.
"Aucune décision illégale des autorités ou du tribunal ne nous empêchera de tenir notre manifestation", a déclaré l’un des leaders de la communauté gay en Russie Nikolaï Alexeïev au cours d’une conférence de presse.
"Elle aura lieu le 29 mai dans toutes les circonstances, quelle que soit la décision de justice", a-t-il poursuivi.
Les autorités de Moscou menées par le maire Iouri Loujkov, qui qualifie ces manifestations d’"oeuvre de Satan", ont interdit la "gay pride" pour la cinquième année consécutive.
Un tribunal moscovite a maintenu cette interdiction mardi, une décision dont les organisateurs de la manifestation ont fait appel.
Les gays vont manifester devant la mairie et le siège de la Commission européenne à Moscou, a précisé M. Alexeïev accusant les ambassadeurs européens d’"hypocrisie".
Les homosexuels ont demandé de tenir leur manifestation sur le territoire de l’une des ambassades afin de contourner l’interdiction de la mairie ce qui leur a été refusé.
Le militant britannique Peter Tatchell et le député allemand Volker Beck, passés à tabac par le passé lors de manifestations gays à Moscou, ont assisté à la conférence de presse aux côtés de M. Alexeïev.
M. Tatchell a déclaré qu’il participerait à la manifestation de samedi bien qu’il affirme garder "des séquelles à l’oeil et au cerveau" des coups qu’il a reçus en 2007.
"Je vais me battre jusqu’à la victoire", a-t-il promis en appelant le président russe Dmitri Medvedev et le Premier ministre Vladimir Poutine à intervenir pour lever l’interdiction.
"Chaque groupe dans la société a droit à la liberté d’expression. Moscou est interdit aux lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels, ce qui est absolument inacceptable", a pour sa part déclaré M. Beck.