Le Royaume-Uni va entrer dans une "ère d’austérité", a prévenu samedi le secrétaire d’Etat britannique au Trésor David Laws qui doit dévoiler lundi les détails de coupes budgétaires de 6 milliards de livres pour cette année.
LONDRES (AFP) - Le Royaume-Uni va entrer dans une "ère d’austérité", a prévenu samedi le secrétaire d’Etat britannique au Trésor David Laws qui doit dévoiler lundi les détails de coupes budgétaires de 6 milliards de livres pour cette année.
"Nous allons passer d’une ère d’abondance à une ère d’austérité dans les finances publiques", a indiqué M. Laws au Financial Times, sa première interview à la presse écrite depuis son entrée au gouvernement de coalition conservateur/libéral démocrate issu des législatives du 6 mai.
"Nous allons faire en sorte que cette austérité soit aussi progressive que possible, en protégeant les choses et les gens qui ont besoin de protection", a-t-il ajouté, précisant qu’il était "prêt mentalement à recevoir de nombreuses plaintes de personnes en colère" après les réductions budgétaires.
Le gouvernement du Premier ministre conservateur David Cameron entend réduire les dépenses publiques de 6 milliards de livres (8,7 milliards d’euros) sur l’année fiscale 2010/2011. M. Laws doit présenter lundi les détails de cette réduction.
La résorption du déficit public abyssal est une priorité du gouvernement.
L’Office des statistiques nationales (ONS) a apporté une relativement bonne nouvelle vendredi : le déficit public a atteint 156,1 milliards de livres en 2009/2010 (11,1% du PIB), au lieu des 163 milliards auparavant anticipés. Mais cela reste malgré tout un record.
"Je n’ai pas encore décidé s’il s’agit d’un rêve ou d’un cauchemar", a déclaré M. Laws au sujet de cette révision à la baisse. Selon lui, le gouvernement en est réduit à faire un choix entre l’"inacceptable et le désastreux" pour décider des domaines affectés par les coupes.
En ce qui concerne le budget d’urgence qui doit être présenté le 22 juin par le ministre conservateur des Finances George Osborne, M. Laws a déclaré : "Le budget va devoir fixer, de façon crédible et ferme et déterminée, l’action que nous allons devoir entreprendre pour réduire le déficit".
"Les gens (...) comprendront que les finances publiques sont dans une pagaille totale, que nous ne pouvons tout simplement pas continuer à nous endetter, pas seulement parce que cela menace notre économie mais parce que cela retombe sur les générations futures", a-t-il relevé.
"Les gens comprendront qu’il n’y a pas de choix facile et, tandis que les gens ne veulent pas de coupes importantes des dépenses publiques dans certains domaines, ils ne veulent pas non plus de hausses importantes de la fiscalité", a remarqué M. Laws.