Le commandant Francesco Schettino incrimine la compagnie Costa Croisières dans le naufrage de Costa Concordia. Selon ses dires, la compagnie lui aurait demandé de s’approcher le plus près possible de l’île du Giglio pour procéder à l’« inchino » ou « la révérence », une manœuvre qui consiste à saluer les habitants qui accueille le passage des bateaux de croisière. Par ailleurs, 10 jours après ce naufrage, 13 morts et 20 disparus ont été déclarés, rapporte Le Monde.
Le commandant de Concordia tient pour responsable la compagnie Costa dans le naufrage du paquebot le vendredi 13 janvier dernier, faisant jusqu’ici 13 morts et 20 disparus. Selon ses déclarations aux enquêteurs, les responsables de la compagnie auraient insisté pour que le paquebot fasse une révérence à l’endroit des habitants de l’île Giglio ce soir là lorsque le navire a heurté un récif.
« Ils ont insisté. Ils disaient : nous faisons de la navigation touristique, il faut que les gens nous voient, nous devons nous faire de la publicité et saluer l’île », a déclaré Schettino en insistant sur le fait que « c’était prévu. Nous aurions dû le faire une semaine plus tôt mais cela n’avait pas été possible en raison du mauvais temps », en référence à la manœuvre « inchino » que les responsables de la compagnie lui auraient demandé de faire.
Ce serait ainsi qu’il devait se rapprocher le plus près possible des côtes italiennes, à 150 mètres seulement, s’exposant à de gros risques le soir du naufrage. Dans une déposition que l’incriminé a rendu devant le juge des mises en accusation, le 17 janvier, avant son assignation à résidence, le commandant a indiqué avoir informé la compagnie dès 22h ce soir là. « J’ai fait une bêtise. Je suis passé trop près du Giglio. Nous avons touché le fond. Je dis la vérité. Envoyez vite des hélicoptères », disait-il dans une conversation téléphonique.
Toutefois, dans cette même note, le commandant a entre autres précisé que la « boîte noire » du navire était en panne depuis les deux semaines qui précédaient cet accident et qu’il aurait déjà demandé aux responsables de Costa de « la faire réparer » mais en vain.
Par ailleurs, le commandant Francesco Schettino reconnait dans ce récit avoir attendu avant de décider d’alerter les garde-côtes et d’ordonner l’évacuation du navire. « Vous ne pouvez pas évacuer des gens sur des chaloupes de sauvetage et puis, si le navire ne coule pas, dire que c’était une blague. Je nous voulais pas provoquer la panique et voir des gens mourir pour rien », s’est-il justifié.
A en croire à ses déclarations, Schettino ne veut pas être le seul à payer pour le naufrage du Concordia ce 13 janvier, ayant coûté la vie à 13 personnes selon le bilan provisoire. Les recherches à l’intérieur de l’épave du navire se poursuivent mais « il faudrait un miracle. Même si une bulle d’air s’est créée quand le navire a chaviré, dans de telles conditions avec des températures de l’eau très basses, la possibilité de trouver quelqu’un de vivant est réduite au minimum », devait déplorer Cosimo Nicastro, porte-parole des garde-côtes, concernant les 20 personnes manquant encore à l’appel parmi les 4 229 passagers et membres d’équipage de Costa Concordia.