La veuve britannique qualifiée de "sectaire" par le Premier ministre Gordon Brown, une gaffe qui a fortement embarrassé le dirigeant travailliste à une semaine des législatives du 6 mai, a affirmé samedi qu’elle était désolée pour lui.
LONDRES (AFP) - La veuve britannique qualifiée de "sectaire" par le Premier ministre Gordon Brown, une gaffe qui a fortement embarrassé le dirigeant travailliste à une semaine des législatives du 6 mai, a affirmé samedi qu’elle était désolée pour lui.
Gillian Duffy, qui a toute sa vie soutenu le parti travailliste de M. Brown, a également déclaré au Mail on Sunday qu’elle ne voterait pour aucun parti aux élections.
"Je suis désolée pour vous, Gordon, car vous avez plus à perdre que moi. Je suis vraiment désolée pour ce qui s’est passé, mais c’est vous le perdant (dans cette affaire), pas moi", a-t-elle affirmé avoir dit à M. Brown lorsqu’il lui a rendu visite pour lui présenter ses excuses.
Gordon Brown, filmé en direct, s’était entretenu mercredi dernier avec cette femme âgée au cours d’une visite à Rochdale (nord-ouest de l’Angleterre), dans le cadre de la campagne électorale.
"C’était une catastrophe, ils n’auraient jamais dû m’organiser une rencontre avec cette femme. C’est une idée de qui ? C’est tout simplement ridicule", avait dit le Premier ministre à l’un de ses collaborateurs après avoir regagné sa voiture après l’entretien.
"C’était une espèce de sectaire", avait ajouté M. Brown qui avait oublié d’enlever son micro.
La gaffe de M. Brown, dont le parti est devancé par les conservateurs et les libéraux-démocrates dans la plupart des sondages, a été reprise en boucle par les télévisions, suscitant une indignation générale.
Le Premier ministre est retourné chez Mme Duffy pour présenter ses excuses, déclarant quarante minutes plus tard devant les caméras des télévisions : "je suis un pêcheur repentant".
"Il voulait que je sorte avec lui et que je lui serre la main devant les caméras, mais j’ai dit non. Je n’en voulais pas de ce spectacle", a déclaré Mme Duffy au journal dominical, selon des extraits rendus publics avant la publication de l’interview dimanche.
Mais la veuve a été plus vexée par l’expression "cette femme" qu’a utilisée M. Brown pour parler d’elle que par le qualificatif de "sectaire", à l’origine du scandale. "Ce n’était pas le (mot) sectaire, c’est le fait qu’il ait dit "cette femme". Qu’est-ce que ça veut dire, cette femme... ce n’est vraiment pas joli joli", a-t-elle confié.
