Une première depuis mars 2006. Tôt ce matin, l’euro a chuté en dessous des 1.19 dollar, s’échangeant contre 1.1894 dollars.
Les déclarations alarmistes sur la situation de la dette publique en Hongrie ont provoqué une nouvelle vague d’inquiétudes sur la situation financière de l’Europe. Avec un déficit public supérieur de 7% du PIB, "la Hongrie était dans une situation comparable à celle de la Grèce", a déclaré Lajos Kosa un haut responsable du Fidesz, le parti au pouvoir. Cela s’est soldé par une nouvelle chute de la monnaie unique en dessous des 1.19 dollars. L’euro s’est également replié face à la monnaie japonaise, terminant à son plus bas niveau depuis plus de huit ans avec 108.35 yens.
La zone euro est actuellement dans une dangereuse position d’instabilité économique et monétaire. Certains économistes évoquent même déjà un possible éclatement de l’union à l’horizon 2015. La zone euro n’existerait plus dans sa forme actuelle d’ici cinq ans en raison de la crise financière chez plusieurs de ses membres indique la majorité des spécialistes interrogé par le Sunday Telegraph (Angleterre).
De son côté, Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeois et actuel président de l’Eurogroupe, s’est voulu rassurant dimanche. Il a ainsi réaffirmé sa confiance en la monnaie unique en se disant pas inquiet face à la situation hongroise. "L’incident hongrois prouve la nervosité, la volatilité des marchés", a-t-il souligné. Toutefois, il a noté qu’"il y a eu des propos imprudents de certains dirigeants hongrois". Dans ces moments de crise, Juncker appelle alors à plus de discipline verbale. "Il faut être très prudent dans le choix des mots". En ce qui concerne l’euro, Juncker a expliqué que bien que "la monnaie apparaisse très affaiblie aux yeux des marchés, elle ne l’est pas car nos données fondamentales sont meilleures que celles du Japon et des Etats-Unis."