L’ex-femme du pédophile belge Marc Dutroux pourrait recouvrer la liberté, après avoir purgé la moitié de sa peine de 30 ans. Sa demande de remise en liberté anticipée a été approuvée lundi 9 mai par le tribunal d’application des peines de Mons (ouest).
Si le procureur général de Mons n’introduit pas de pourvoi en cassation aujourd’hui, Michelle Martin, 51 ans, sera automatiquement libérable. Elle a été incarcérée depuis 1996 et a donc déjà purgé 15 ans, soit la moitié de sa peine. Il faut savoir que la loi belge autorise un condamné qui a déjà purgé un tiers de sa peine à demander une remise en liberté anticipée.
En juin 2004, Michelle Martin avait été condamnée à 30 ans de réclusion pour séquestration de plusieurs victimes de son pédophile de mari Marc Dutroux, dont elle avait divorcé en 2003. Cette institutrice avait aussi été tenue responsable de la mort de deux fillettes - Julie Lejeune et Melissa Russo - âgées de 8 ans, les plus jeunes victimes de son ex-mari. Enlevées en juin 1995 près de Liège (est), Julie et Melissa avaient été emmurées vivantes dans un cachot aménagé par le couple Dutroux dans sa maison à Marcinelle, près de Charleroi (sud). Maintenues prisonnières dans une ancienne citerne refermée en béton armé, les petites sont ainsi mortes de faim. Un double meurtre, dont la responsabilité a été reconnue par Michelle Martin lors de son audition.
L’éventuelle remise en liberté de Mme Martin suscite l’indignation des proches des victimes. "C’est quand même la meurtrière de ma fille. Quinze ans, ça me paraît léger. On remet quelque part un monstre dans la nature", s’inquiète le père de Julie, Jean-Denis Lejeune, cité par l’AFP.
En cas de libération, le tribunal doit exiger que Michelle Martin ne se rende pas dans le voisinage des familles de victimes, qu’elle continue à les indemniser et qu’elle s’abstienne de contacts avec les médias, indique l’avocat de la famille d’une des victimes de Marc Dutroux.
Pour rappel, Michelle Martin est mère de trois enfants nés de son union avec Marc Dutroux. Ce dernier avait écopé de la prison à vie, sans possibilité de libération anticipée. Il avait été reconnu coupable de l’enlèvement, de la séquestration et du viol entre juin 1995 et août 1996 de six fillettes et adolescentes belges, ainsi que de l’assassinat de deux d’entre elles, et du décès de Julie et Melissa.