L’autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a réfuté catégoriquement l’étude du chercheur français Gilles-Eric Séralini sur la toxicité des organismes génétiquement modifiés (OGM).
Selon l’autorité européenne, la recherche menée par Gilles-Eric Séralini sur les maïs OGM de Monsanto est "inadéquate" et "insuffisante".
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L’article est d’une qualité scientifique insuffisante pour être considéré valide pour l’évaluation des risques", concluent les experts mandatés par l’Efsa, après avoir analysé
les travaux du chercheur français. De ce fait, ils lui ont demandé de leur fournir de plus amples informations d’ici la fin du mois.
"La conception, le système de rapport des données et l’analyse de l’étude, tels que présentés dans le document, sont inadéquats", poursuivent les experts.
Avant d’entrer dans le détail : "les nombreuses questions relatives à la conception et à la méthodologie de l’étude telles que décrites dans l’article impliquent qu’aucune conclusion ne peut être tirée au sujet de l’occurrence des tumeurs chez les rats testés".
L’Efsa est parvenue à cette conclusion après avoir "invité les auteurs à partager certaines informations additionnelles essentielles afin de lui permettre d’acquérir la compréhension la plus complète possible de l’étude".
"Lorsqu’on réalise une étude, il est essentiel de s’assurer qu’un cadre approprié soit mis en place. Si on a clairement défini ses objectifs et qu’on a établi une conception et une méthodologie appropriées, on constitue une base solide à partir de laquelle des données précises et des conclusions valides peuvent être générées", explique Per Bergman, qui a dirigé l’équipe des experts de l’Efsa.
"Sans ces éléments, il est peu probable qu’une étude se révèle fiable, valide et de bonne qualité", insiste-t-il. Selon lui, l’Efsa doit publier une "seconde analyse, plus complète, d’ici la fin octobre".
En attendant, "les auteurs de l’étude auront l’opportunité de fournir à l’Autorité la documentation sur laquelle ils se sont basés ainsi que les procédures relatives à leur étude afin que l’Efsa acquière la compréhension la plus complète possible de leurs travaux".
Après deux ans de recherches, Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l’Université de Caen, a relevé une forte toxicité des organismes génétiquement modifiés (OGM). Il a utilisé comme cobayes des rats nourris avec des maïs OGM, le NK603. Ce qui lui a permis de constater au bout de 13 mois l’apparition des pathologies lourdes, notamment des tumeurs ou autres maladies de foie ou rein.
Source : Libération