Le ministre italien du Développement économique Claudio Scajola, cité dans un scandale de corruption, a présenté sa démission au chef du gouvernement Silvio Berlusconi qui l’a aussitôt refusée, ont rapporté vendredi les médias italiens.
ROME (AFP) - Le ministre italien du Développement économique Claudio Scajola, cité dans un scandale de corruption, a présenté sa démission au chef du gouvernement Silvio Berlusconi qui l’a aussitôt refusée, ont rapporté vendredi les médias italiens.
"Je ne me laisse pas intimider (..) Il s’agit d’une attaque sans précédent contre moi et ma famille", a déclaré le ministre, cité par le quotidien Il Corriere della Sera.
Au cours d’une visite jeudi soir à la résidence privée de Silvio Berlusconi à Rome, ce dernier lui aurait déclaré, selon La Repubblica : "Cher Claudio, continue à travailler, toute cette affaire finira par éclater comme une bulle de savon comme pour Bertolaso".
Guido Bertolaso, le chef de la Protection civile italienne, héros en Italie pour sa gestion du séisme de L’Aquila, est soupçonné d’être intervenu dans des marchés publics en échange de faveurs sexuelles.
C’est dans le cadre de cette enquête que Claudio Scajola est aujourd’hui visé. Le ministre a acquis en juillet 2004 un appartement en plein coeur de Rome, avec vue sur le Colisée, pour 600.000 euros.
Les juges ont découvert qu’un architecte lié aux marchés publics sous enquête, Angelo Zampolini, avait versé 900.000 euros en espèces dans une banque romaine en échange de 80 chèques à l’ordre de la propriétaire de l’appartement acquis par M. Scajola.
Cet argent aurait été mis à disposition du ministre par l’entrepreneur romain Diego Anemone, impliqué dans plusieurs affaires de corruption portant sur l’attribution de marchés publics, et Zampolini aurait servi d’intermédiaire.
"Nous ne pouvons pas accepter des procès ad personam à travers la presse", a dénoncé vendredi le porte-parole de M. Berlusconi, Paolo Bonaiuti à SkyTg24.
M. Scajola, 62 ans, ancien membre de la Démocratie chrétienne, a rejoint en 1995 le mouvement fondé par Silvio Berlusconi, Forza Italia, où il a occupé différentes responsabilités avant de rentrer en 2001 dans le deuxième gouvernement Berlusconi comme ministre de l’Intérieur.
En 2002, il a été contraint de démissionner après l’assassinat par les nouvelles Brigades rouges (extrême gauche) du juriste Marco Biagi, qu’il venait de priver de son escorte policière.