Le nouveau Premier ministre britannique David Cameron a dévoilé dimanche plusieurs mesures visant à réduire le déficit public, l’une des priorités de son gouvernement de coalition, et annoncé un audit sur les "folles" dépenses de son prédécesseur Gordon Brown.
LONDRES (AFP) - Le nouveau Premier ministre britannique David Cameron a dévoilé dimanche plusieurs mesures visant à réduire le déficit public, l’une des priorités de son gouvernement de coalition, et annoncé un audit sur les "folles" dépenses de son prédécesseur Gordon Brown.
Dans sa première interview télévisée depuis son arrivée à Downing Street mardi, à la tête d’une alliance avec les libéraux-démocrates de Nick Clegg, David Cameron s’est présenté comme un "conservateur libéral".
Cette coalition, a-t-il affirmé, est fondée sur "des valeurs communes" et n’est pas seulement "un groupe de personnes qui se sont réunies pour le pouvoir", a-t-il déclaré sur la BBC.
M. Cameron a vivement critiqué l’héritage laissé par le gouvernement travailliste de Gordon Brown. Le lancement d’un audit indépendant sur les dépenses du gouvernement travailliste depuis un an, devrait être annoncé lundi par le ministre des Finances George Osborne, selon M. Cameron.
Le nouveau Chancelier de l’Echiquier a promis des mesures budgétaires d’ici fin juin, alors que le Royaume-Uni doit s’attaquer à un déficit public de plus de 11% du PIB, le plus élevé du groupe du G7.
Les primes des hauts fonctionnaires seront réservées à ceux qui ont montré des performances "exceptionnelles", a annoncé M. Cameron, ce qui pourrait déboucher sur des économies de 15 millions de livres selon lui.
David Cameron n’a pas exclu catégoriquement une augmentation de la TVA pour renflouer les caisses de l’Etat, mais il a souligné que c’était le volet des dépenses "qui devra assumer l’essentiel du fardeau pour réduire le déficit".
Les députés britanniques nouvellement élus se retrouveront mardi à la chambre des Communes pour prêter serment, une semaine avant le discours de la reine, qui donnera les grandes lignes de la politique de "son" gouvernement.
Les conservateurs, qui avaient remporté une majorité relative aux législatives du 6 mai, se sont alliés aux libéraux-démocrates, arrivés troisièmes, pour former un gouvernement de coalition. Cette alliance sans précédent depuis la Seconde guerre mondiale a mis fin à 13 ans de règne travailliste à Downing Street.
Mais les programmes électoraux très divergents des deux partis notamment sur l’Europe, sur le nucléaire et la défense, suscitent des interrogations quant à la viabilité d’une telle alliance, jusqu’au sein des partis.
David Cameron a assuré que Nick Clegg, qui est son vice-Premier ministre, serait "au coeur même" du gouvernement. Il devrait le remplacer à l’occasion pour répondre aux questions hebdomadaires devant la chambre des Communes, et aura son mot à dire sur les nominations.
Le leader des libéraux démocrates Nick Clegg a rencontré dimanche pour une conférence à huis clos les militants de son parti à Birmingham (centre), qui ont approuvé de façon "écrasante" l’accord de coalition passé avec les Tories, selon l’agence Press Association. Une dizaine seulement des quelque 2.000 membres des Lib Dems se seraient prononcés contre.
Nick Clegg avait reconnu dans une interview publiée par le Guardian samedi que l’accord de coalition avait "surpris et choqué" certains dans son parti. Selon un sondage Comres publié dimanche par l’Independent, un tiers des électeurs des Lib Dems ont le sentiment que Nick Clegg "a sacrifié les idées" du parti en s’alliant avec les Tories et qu’il aurait dû s’associer au Labour.