D’après les dernières estimations des services de renseignement, le groupe terroriste possèderait actuellement 3 milliards d’euros. Un montant qui inquiète vraisemblablement les spécialistes de la lutte antiterroriste.
Les spécialistes de la lutte antiterroriste n’ont pas caché leurs inquiétudes à l’évocation de l’actuel pactole du groupe Etat Islamique. Selon les dernières estimations des services de renseignement, la faction possèderait maintenant 3 milliards d’euros. La somme est plus que conséquente pour une organisation terroriste. Grâce à ce montant, Daesh a les moyens de financer sa réorganisation et son passage dans la clandestinité au mépris des revers militaires qu’elle a essuyés en Irak et en Syrie. Lors de ces sérieuses défaites en effet, le calife de l’EI Abou Bakr al-Baghdadi et ses suiveurs ont perdu leurs principales sources de revenus.
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Cette bonne santé financière de Daesh est principalement due à trois années d’économie, selon les spécialistes de la lutte antiterroriste. Ces derniers se réunissent ce mercredi 25 avril 2018 et le lendemain à Paris afin de discuter justement sur le financement du terrorisme international et les moyens de l’entraver. D’après ces experts, le Califat aurait eu quatre rentrées d’argent majeurs : le pétrole, un vaste grenier agricole, les territoires réquisitionnés des minorités ethniques et la dîme prélevée sur les transactions locales.
Daesh a surtout procédé à l’exploitation du pétrole dans tout le nord de l’Irak et de la Syrie. Cela lui rapportait une centaine de millions de dollars par an. L’État islamique détenait également 40 % de la production céréalière de l’Irak et 80 % du coton syrien. Le groupe terroriste aurait mis en place tout un système de racket allant jusqu’aux territoires des minorités ethniques. Par exemple, l’épouse d’un des auteurs de l’attentat du Bataclan aurait reçu un appartement gratuit à Mossoul sans avoir à payer de charges. Le local appartenait autrefois à un chrétien et aurait été réquisitionné.
Une autre rentrée d’argent a également été perçue. Il s’agit du prélèvement des amendes "distribuées par les tribunaux islamiques et la police des mœurs, la Hisba (pour des barbes trop courtes, des voiles pas assez couvrants ou pour avoir fumé dans la rue) cela permettait de faire tomber un autre milliard dans la cagnotte de l’État islamique", comme rapporté par ’Europe 1’.
L’argent gagné serait ensuite réinvesti dans des affaires parfaitement légales à travers des prête-noms. Parmi les plus inquiétants, les services occidentaux ont repéré des investissements au Proche Orient ou en Turquie dans des bureaux de change. Ces derniers sont ensuite utilisés afin d’envoyer de l’argent à des djihadistes clandestins. Cet envoi est effectué par le biais de systèmes de cartes prépayées ou de portefeuilles électroniques. Il peut se faire également via tous les nouveaux services financiers permettant un transfert anonyme des fonds sur Internet.
Source : Europe 1