Le recensement de la population effectué via des questionnaires remplis par tous les habitants d’un pays est progressivement abandonné en Europe au profit de méthodes moins coûteuses, selon une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined) parue jeudi.
PARIS (AFP) - Le recensement de la population effectué via des questionnaires remplis par tous les habitants d’un pays est progressivement abandonné en Europe au profit de méthodes moins coûteuses, selon une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined) parue jeudi.
"Traditionnellement", le recensement se déroule sur quelques jours ou quelques semaines et "recueille des informations sur chaque personne grâce à un formulaire", rappelle l’Ined.
Mais "les organismes chargés de conduire les recensements de population sont soumis dans plusieurs pays à des pressions croissantes qui les conduisent à repenser la manière dont ces opérations sont menées", observe l’Ined dans cette étude qui porte sur 40 pays.
Parmi ces pressions, l’institut évoque "le souhait d ?utiliser autant que possible des informations disponibles par ailleurs, la moindre disposition du public à participer, les changements de la demande des utilisateurs et la nécessité de maîtriser voire de réduire les coûts".
Le recrutement des agents recenseurs est ce qui coûte le plus cher : 50 à 60% du total.
"Un nombre croissant de pays" décident donc de "procédures alternatives" : pour les recensements de 2010-2011, une vingtaine de pays "préféreront aux méthodes classiques des procédures innovantes s ?appuyant la plupart du temps sur des registres de population, exclusivement ou en combinaison avec d ?autres sources".
Ces registres, qui existent dans certains pays (pays nordiques...), comportent des informations sur chaque individu.
Ainsi, les pays nordiques et l’Autriche s’appuieront uniquement sur leurs registres tandis que les pays baltes, plusieurs pays d ?Europe centrale et quelques pays d ?Europe du Sud, comme l ?Espagne et l ?Italie, combineront registres et autres sources.
Une petite vingtaine de pays (contre 27 en 2000) conserveront un recensement classique : la Russie et presque tous ceux de l ?est et du sud-est de l ?Europe, mais aussi les îles britanniques, la Grèce et le Portugal.
Enfin, la France a un modèle unique : le recensement tournant par échantillons de population. Celui de 2010 coûte 46 millions d’euros.