Le procès pénal du commandant du Costa Concordia, Francesco Schettino, devrait s’ouvrir ce mardi 9 juillet en Toscane, durant lequel plus de 400 témoins et 250 parties civiles succèderont à la barre.
Un an et demi après les faits, le procès Concordia devra s’ouvrir ce mardi au tribunal de Grosseto, en Toscane, durant lequel le capitaine Francesco Schettino sera le seul à occuper le banc des accusés pour "homicides multiples par imprudence, abandon de navire et dommage à l’environnement".
Des incertitudes entourent encore cette date d’ouverture étant donné qu’elle coïncide avec le jour de grève des avocats italiens. Un renvoi pour le 17 juillet est donc très probable. Quoi qu’il en soit, l’évènement devrait cristalliser toute la presse internationale durant les prochains mois.
En chiffre, le procès retentit de la manière suivante : 60 audiences programmées jusqu’en avril 2014, durant lesquelles pas moins de 400 témoins et 250 parties civiles seront cités - 300 journalistes internationaux attendus.
Pour rappel, après avoir heurté un rocher, le navire de croisière de 114 000 tonnes s’est échoué à quelques mètres de l’entrée du port de l’île italienne du Giglio le matin du 13 janvier 2012, avec ses 4 200 passagers,
dont une soixantaine en provenance de la Réunion. 32 personnes, dont 6 Français, avaient péri dans ce drame pour lequel le parquet a retenu le «
rôle central » tenu par le capitaine Francesco Schettino dans les causes de l’accident et les pertes humaines qui s’en sont suivies.
Malgré les charges provisoires qui pèsent à son encontre, le commandant du paquebot géant semble plutôt « serein », un terme qu’il a lui-même utilisé lorsque la date de son procès a été annoncée.
"Je suis serein, j’irai au procès en sachant que je peux expliquer les faits avec calme", a-t-il affirmé en ajoutant : "la prison ne me fait pas peur".
Contrairement à la compagnie Costa Croisières, celui-ci n’a pu négocier un procès civil. Il devra ainsi s’expliquer sur les circonstances de l’accident et affronter seul les rescapés et les familles des victimes qui auraient souhaité voir aussi sur le banc des accusés les autres personnes ayant eu une responsabilité morale dans cette
tragédie.
"C’est une parodie de justice. Sur le banc des accusés, il n’y a plus que ce capitaine, qui finalement n’est qu’un salarié qui a effectué une manœuvre mortelle (la traditionnelle révérence, ndlr) validée par sa direction. Or Costa Croisières a réussi à échapper à un procès grâce à une procédure négociée, en payant une amende d’un million d’euros à la justice italienne...", déplore amèrement sur BFMTV Anne Décré, présidente du collectif des naufragés français du Costa Concordia qui rassemble 360 des 462 passagers français.
Ce collectif avait demandé de se constituer partie civile dans cette affaire. La justice italienne devra normalement se prononcer là-dessus ce mardi. Reste à savoir si le procès hors-normes s’ouvrira ou non à la date prévue.