Benoît XVI a officiellement renoncé à sa charge hier après presque huit années de pontificat. Il n’est plus pape mais pèlerin.
La renonciation historique de Benoît XVI a pris effet à 23 heures hier soir (heure de La Réunion). Benoît XVI est redevenu Joseph Ratzinger. Aucune cérémonie particulière n’a été organisée.
Benoît XVI a quitté le Vatican vers 20 heures (heure de La Réunion) avant de rejoindre en hélicoptère la résidence des papes Castel Gondolfo, où il séjournera deux mois avant de se retirer dans un monastère pour mener une vie "de prière et de réflexion", peut-on lire sur le site du journal le Monde.
Après avoir tenu les rennes de l’Eglise durant presque huit années, le cardinal allemand a pris la décision de renoncer à son ministère. Un choix historique que l’ecclésiastique a justifié par sa fatigue physique.
Lors d’une grande cérémonie organisée mercredi sur la place Saint-Pierre, le religieux a livré son testament spirituel devant plus de 100 000 fidèles.
Il a appelé tous les membres de la communauté chrétienne à faire preuve d’union. Le pape émérite a également promis "sa déférence et son obéissance inconditionnelles" à celui qui le succèdera à l’issue du conclave.
Le Cardinal Joseph Ratzinger, âgé de 85 ans, évoque son "état physique" pour expliquer sa décision. "Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer de façon adéquate le ministère pétrinien", peut-on lire dans un texte traduit en français par les services du Vatican.
Vieillissant, le successeur du défunt pape Jean-Paul II souligne que « dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire ». Cette vigueur s’est « amoindrie ces derniers mois en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié », conclut-il.
La démission du Pape, fait rarissime, est prévue par le Code de droit canonique, selon Le Figaro. « S’il arrive que le Pontife Romain renonce à sa charge, il est requis pour la validité que la renonciation soit faite librement et qu’elle soit dûment manifestée, mais non pas qu’elle soit acceptée par qui que ce soit ».
Il faut rappeler que la dernière démission d’un pape remonte à plusieurs siècles, en 1415, du temps de Grégoire XII. Un autre Pape, Célestin V, lui, avait abdiqué avant même d’avoir été sacré, en 1294.