Le président allemand Christian Wulff vient d’annoncer sa démission. Sa décision intervient au lendemain d’une requête formulée par le parquet de Hanovre qui demande que son immunité lui soit levée. Depuis mi-décembre, Christian Wulff était la cible préférée des médias allemands en raison des soupçons à son encontre, notamment celui d’avoir profité de ses fonctions pour obtenir des avantages financiers divers, rapporte 20minutes.
Accusé de corruption et menacé de perdre son immunité, le président allemand Christian Wulff a décidé de quitter sa fonction honorifique. Il l’a annoncé ce vendredi lors d’une conférence de presse organisée au château de Bellevue, à Berlin. Christian Wulff, 52 ans, est mis en cause dans une affaire de crédit privé obtenu auprès d’un entrepreneur richissime alors qu’il était chef du gouvernement de Basse-Saxe. Il est également accusé par les medias allemands d’avoir tenté d’étouffer cette affaire.
Début février, le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung a publié un article selon lequel le président Wulff aurait proféré des menaces contre le rédacteur en chef du journal Bild vers mi-décembre. Ce quotidien était à l’origine de la publication des affaires de malversations qui incriminent le président allemand et l’avait également accusé d’avoir fait de fausses déclarations devant le parlement. Celui-ci aurait alors demandé à ce journaliste de Bild de « rompre tous liens avec le journal s’il publiait cette histoire ».
Les époux Wulff aurait bénéficié d’un prêt de 500.000 euros auprès d’un couple de riches entrepreneurs pour s’acheter une maison. En février 2010, le Parlement régional de Basse-Saxe, Etat qu’il dirigeait entre 2003 et 2010 avait demandé à Christian Wulff de s’expliquer sur cette affaire mais il a affirmé n’avoir aucun lien avec cet entrepreneur. Par contre, décembre dernier, il était revenu sur sa déclaration et avait du présenter des excuses pour ne pas avoir été « rigoureux ».
En officialisant sa décision ce matin, Christian Wulff a déclaré « la confiance de mes citoyens est affectée ». En quelques mots, il a reconnu ses erreurs mais s’est abstenu de faire des excuses publiques. « Pour cette raison, il ne m’est plus possible d’exercer mes fonctions. C’est pour cela que je démissionne », a-t-il simplement lancé.
Il s’agit d’un vrai casse-tête pour la chancelière Angela Merkel qui avait déjà du mal à trouver la bonne personne pour occuper cette fonction honorifique. A l’annonce de la démission du président Wulff, elle a aussitôt annulé sa visite en Italie où elle devait rencontrer ce vendredi le Premier ministre Mario Monti, pour faire une déclaration.
« Nous voulons mener des discussions avec les partis d’opposition, les sociaux-démocrates (SPD) et les Verts, pour proposer un candidat commun pour l’élection du prochain président de la République », a-t-elle annoncé peu de temps après la démission de Christian Wulff.