Une troisième plaignante a certifié que le prédicateur musulman l’aurait violé. Ce dernier fait pourtant part de relations sexuelles "consenties" lors de sa première audition devant les juges d’instruction.
L’islamologue suisse Tariq Ramadan, actuellement incarcéré pour des accusations de viols contre deux femmes, a échappé de peu à une nouvelle mise en examen. Il a été visé par une troisième plainte, mais l’homme a argué des relations sexuelles "consenties" avec la plaignante. À l’issue de ce premier interrogatoire le mardi 5 juin 2018, les juges d’instruction ont choisi de ne pas mettre le prédicateur musulman en examen pour cette dernière affaire.
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D’après l’avocat de la Défense, le parquet avait requis cette mesure qui constituait le principal enjeu de l’audition. Jusque-là, les accusations de la troisième plaignante Mounia Rabbouj enregistrées en mars 2018 n’avaient donné lieu à aucune interrogation contre l’intellectuel musulman. "Les magistrats ont considéré, à la suite des explications de M. Ramadan et des documents qui ont pu être fournis, qu’il n’y avait pas lieu de mettre en examen M. Ramadan concernant Mounia", a déclaré Me Emmanuel Marsigny.
Selon l’avocat de la Défense, cette décision judiciaire ainsi que les dernières révélations représentent un tournant dans cette affaire. Me Marsigny a notamment cité les récents changements dans le récit de Henda Ayari, la première femme à avoir déposé plainte contre Tariq Ramadan. Dans la plainte, cette ancienne salafiste avait déclaré que les agressions sexuelles s’étaient tenues fin mars ou début avril 2012. Elle a cependant affirmé tout récemment que le viol a eu lieu le 26 mai dans un hôtel place de la République.
En Suisse, une quatrième femme a également accusé Tariq Ramadan de viols. Son témoignage devrait être prochainement versé au dossier français.
Source : 20 Minutes