L’enquête se poursuit pour tenter de comprendre ce qui s’est passé le 1er juin 2009 à bord du cockpit de l’AF 447. L’appareil à destination de Paris s’est crashé dans l’Atlantique le 1er juin 2009. Une catastrophe aérienne qui a fait 228 victimes parmi lesquelles un Réunionnais, François Henry. Les enquêteurs vont analyser toutes les données de l’enregistreur de vol. Sur la bande son de cet appareil, les dernières minutes de conversation des pilotes sont édifiantes.
Le rapport d’étape du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) rendu public vendredi dernier pointe des défaillances de pilotage. Les pilotes de l’AF 447 aurait commis plusieurs erreurs de jugement et de manoeuvre quelques minutes avant que l’avion ne sombre dans l’Atlantique.
Le contenu de l’enregistreur vocal est un élément précieux pour les enquêteurs. Le Point s’est procuré la retranscription des conversations des pilotes dans sa version édulcorée - où n’apparaissent pas les phrases liées à la vie privée des pilotes. Au delà des recommandations et des phrases techniques, cette retranscription traduit l’inquiétude de ceux qui sont aux commandes de l’appareil.
Entre 1h35 min et 19 sec et 2h 14 min 26 sec, les discussions traduisent une angoisse grandissante. "Je n’ai plus le contrôle de l’avion, je n’ai plus du tout le contrôle de l’avion", explique l’un des pilotes. Dans le cockpit c’est l’incompréhension : "Comment cela se fait qu’on continue à descendre à fond là ?" ou encore "J’ai l’impression qu’on a une vitesse de fou, qu’en pensez-vous ?". Les pilotes se contredisent sur la marche à suivre "Mais je suis à fond à cabrer depuis tout à l’heure", explique un des pilotes " Non, non ne remonte pas" lui conseille l’autre.
Cinq minutes après : "alors donne-moi les commandes, donne moi allez". Enfin cette dernière réplique, glaçante : "Allez tire, allez on tire, on tire, on tire".
Les enquêteurs vont également procéder à l’analyse spectrale des voix afin de préciser le contexte émotionnel, d’établir le niveau de stress des pilotes dans le cockpit.