En Allemagne, un infirmier déjà condamné pour deux meurtres de patients, est soupçonné d’avoir tué au moins 106 personnes entre 1999 et 2005.
La liste des patients en réanimation victimes de surdoses médicamenteuses ne cesse de s’allonger. Selon les dires de l’infirmier, il pratiquait ces injections pour amener les patients au seuil de la mort afin de démontrer sa capacité à les ramener à la vie. Seul motif invoqué : "l’ennui".
L’affaire débute en 2005 lorsque Niel Högel est surpris par une collègue en train de faire une piqûre non prescrite à un patient dans la clinique de Delmenhorst, en Basse-Saxe. Cela lui vaudra une condamnation en 2008 pour tentative de meurtre. Puis, les confidences de l’infirmier à un codétenu et à un psychiatre sur un nombre de victimes bien plus important font rebondir l’enquête en janvier 2014. L’an dernier, la responsabilité de Niels Högel a été avérée dans 33 décès. Mais ce chiffre a ensuite triplé l’été dernier avec 90 victimes. Désormais, le bilan est de 106 morts. 134 corps ont été exhumés dans 67 cimetières. 200 cas suspects existent. Mais le nombre de patients tués par Niels Högel ne pourra sans doute jamais être connu avec certitude. Des cadavres ont par exemple été incinérés, ce qui rend toute analyse toxicologique impossible.
En août dernier, le chef de l’enquête, Arne Schmidt, avait jugé cette affaire "unique dans l’Histoire de la République fédérale" en raison de son ampleur. C’est "effrayant, cela dépasse tout ce que l’on aurait pu imaginer", avait renchéri Johann Kühme, chef de la police d’Oldenbourg. "Une mise en accusation par le Parquet de Niels (Högel) devrait vraisemblablement intervenir en début d’année prochaine", selon un communiqué de la justice allemande. Selon l’enquêteur, l’infirmier n’avait pas de "préférences" d’âge ou de sexe pour ses victimes sinon qu’il "préférait les patients se trouvant dans un état très critique". Deux sont visées par une enquête pour déterminer les responsabilités, les enquêteurs estimant que les meurtres auraient pu être empêchés.