Devant la résistance aux antibiotiques des infections sexuellement transmissibles (IST), l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) a décidé d’actualiser ses recommandations concernant les traitements à mettre en place.
La résistance aux antibiotiques est devenue un "problème de plus en plus préoccupant" rapporte l’agence de l’ONU à Genève dans son communiqué. Les antibiotiques traditionnellement employés pour combattre certaines IST sont de moins en moins efficaces, sur des souches de plus en plus résistantes. Cette année, l’Organisation mondiale de la Santé est particulièrement inquiète et revoit ses recommandations aux médecins sur le traitement des IST.
Chaque année dans le monde, plus de 214 millions de personnes contractent une des trois infections sexuellement transmissibles (IST) parmi les plus courantes : la chlamydiose, la gonorrhée et la syphilis. Problème, ces dernières résistent de mieux en mieux aux antibiotiques. "Si elles ne sont pas diagnostiquées ni traitées, ces IST peuvent entraîner de graves complications et des séquelles à long terme pour les femmes, telle une grossesse extra-utérine et fausse couche", alerte l’OMS. "La gonorrhée et la chlamydiose peuvent provoquer la stérilité chez les hommes et les femmes. Ces trois infections peuvent également multiplier par deux ou trois le risque de contracter le VIH", précise l’organisation. Pour éviter des complications éventuelles, l’OMS a ainsi revu ses recommandations aux médecins sur le traitement de ces IST.
"Les nouvelles directives thérpeutiques de l’OMS insistent sur la nécessité de traiter ces IST avec le bon antibiotique, au bon dosage et au bon moment pour limiter leur propagation et améliorer la santé sexuelle et reproductive", a déclaré Ian Askew, Directeur du Département Santé reproductive et recherche à l’OMS. L’organisation invite les médecins à tenir compte des schémas de résistance locaux afin de prescrire l’antibiotique le plus efficace. Elle déconseille par ailleurs l’usage des quinolones (une classe d’antibiotiques) en raison de la fréquence élevée de la résistance. L’OMS rappelle enfin qu’utilisés correctement et systématiquement "les préservatifs sont l’un des moyens de protection les plus efficaces contre les IST".