Le nombre de personnes déracinées dans le monde a battu tous les records ces derniers temps. Vers la fin de 2015, le cap des 60 millions de déracinés est franchi. Actuellement, près de 65,3 millions d’individus ont été arrachés de leur terre, de leur patrie.
Les guerres, les conflits et les persécutions sont les causes premières de déracinement. Le rapport annuel du Haut Commissariat de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour les réfugiés ou le HCR a relevé que près de 65,3 millions de personnes ont été déracinées dans le monde. Ce rapport officiellement publié ce lundi 20 juin s’inquiète de la situation, rapporte le journal Le Figaro. Les chiffres ont commencé à augmenter dans les années 2011, une période qui correspond au début du conflit syrien. Selon ce rapport de l’ONU, entre 1996 et 2011, le déracinement a été stable mais la situation s’était aggravée ces cinq dernières années. À titre d’exemple, par rapport à 2014, une hausse d’un peu moins de 10% a été enregistrée.
En marge de la présentation de ce rapport officiel de l’ONU à Genève, le haut-commissaire aux Réfugiés, Filippo Grandi avait dénoncé une inégalité dans le monde. "Nous vivons dans un monde inégal", il y a des guerres, des conflits et "il est inévitable que les gens veuillent aller vers un monde plus sûr", a annoncé le responsable du HCR à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés. Il a aussi expliqué que les conditions de vie des réfugiés sont atroces. "Davantage de personnes sont déracinées par la guerre et la persécution, c’est déjà inquiétant en soi, mais en plus, les facteurs menaçant les réfugiés se multiplient", a expliqué Filippo Grandi. Il a également mis en exergue le fait qu’"un nombre terrifiant de réfugiés et de migrants décède en mer chaque année" et qu’"à terre, les personnes fuyant la guerre ne peuvent poursuivre leur voyage car les frontières sont fermées. Des politiques se dressent contre l’asile dans certains pays", rapporte Le Monde.
Face à cette situation d’urgence, des responsables d’ONG comme le NRC (Conseil norvégien pour les réfugiés), interpellent les gouvernements du monde entier à prendre leur responsabilité face à ce fléau. Les réfugiés "sont victimes d’une paralysie générale" de la part des gouvernements dans le monde, qui "renoncent à prendre leurs responsabilités", estime Jan Egeland du NRC, selon Le Figaro.
Les Syriens sont nombreux à demander l’asile en Europe ces dernières années. Mais en 2015, d’autres nationalités ont pris la route pour l’Europe afin de demander asile. C’est le cas notamment des Burundais, des Afghans et des Soudanais. Les réfugiés syriens, afghans et somaliens forment la moitié des réfugiés dans le monde. L’autre moitié est composé des réfugiés d’autres pays comme les Yéménites, les Centrafricains, les Colombiens et de nombreux autres pays.
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