Le camp favorable au Brexit a demandé à la ministre de l’Intérieur britannique Theresa May d’interdire l’entrée de Marie Le Pen sur le territoire du Royaume-Uni dans une lettre officielle à cause de ses "opinions extrémistes".
C’est Gisela Stuart, la coprésidente de la campagne officielle "Vote Leave", qui a signé au nom du camp des partisans du Brexit la lettre envoyée à la ministre de l’Intérieur Theresa May, rapporte le site 20minutes.fr. Elle a demandé à la ministre d’interdire l’entrée de la présidente du Front national français Marine Le Pen du fait de ses "opinions extrémistes". Marine Le Pen a programmé de se rendre au Royaume-Uni au mois de mai.
Florian Phillipot, le numéro deux du Front national, a pourtant indiqué que Marine Le Pen avait été sollicitée par le camp favorable au Brexit. "Le Royaume-Uni est un État de droit et une démocratie avancée et donc une Française, de surcroît élue, peut parfaitement y circuler librement", a-t-il ajouté. Cette visite de Marine Le Pen permettrait aux Britanniques qui veulent sortir de l’Union européenne de "savoir qu’il y a des responsables français qui les soutiennent", a encore dit Florian Phillipot.
Gisela Stuart explique sa requête en écrivant que Marine Le Pen a tenu dans le passé de nombreux propos incendiaires et qui encourageaient la division, notamment en comparant les musulmans priant dans la rue à l’occupation nazie en France. Pour elle, la présence de Marine Le Pen au Royaume-Uni ne contribuerait pas à l’intérêt général. "Par conséquent, je vous exhorte à exercer vos pouvoirs, en vertu de la législation sur l’immigration, pour refuser son entrée dans le pays dans le cas où elle tenterait de se rendre au Royaume-Uni", conclut-elle.
Theresa May a refusé de dire quelle suite elle allait lui donner, rappelant qu’elle ne s’exprimait pas sur des cas individuels. Le fait que Gisela Stuart lui écrive pour empêcher quelqu’un d’entrer dans le pays suggère que "nous avons le contrôle de nos frontières", a cependant déclaré la ministre, connue pour son euroscepticisme, mais qui a néanmoins rejoint le camp du Premier ministre David Cameron, militant du maintien de son pays dans l’Union européenne.
L’un des principaux arguments des partisans du Brexit est la reprise du contrôle des frontières et de l’immigration. Le chef du parti europhobe et anti-immigration Ukip Nigel Farage a, quant à lui, déclaré qu’il ne pensait pas qu’une intervention de Marien Le Pen serait utile à la campagne en faveur du Brexit.